«L’Allemagne ne ressemble plus à ce qu’elle était», déclare Viktor Orban, en visite à Berlin

«L’Allemagne ne ressemble plus à ce qu’elle était», déclare Viktor Orban, en visite à Berlin

Le chancelier Scholz reçoit en deux jours deux hôtes avec lesquels la relation n'est pas au beau fixe. Dimanche 23 juin, c'est le président argentin Javie Milei qui fera sera accueilli dans la discrétion à la chancellerie sans conférence de presse. Le 21 juin, c'était Viktor Orban, un autre populiste de droite qui était l'hôte du chancelier. Pour ne rien arranger, le Premier ministre hongrois a donné une interview avant son arrivée à Berlin qui n'aura pas contribué à améliorer la relation entre les deux gouvernements.

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

« L’Allemagne ne ressemble plus à ce qu’elle était. Si je compare au pays d’il y a dix ans, le goût n’est plus le même, l’odeur n’est plus la même » : les relations entre Budapest et Berlin n’étaient déjà pas au beau fixe. Les déclarations de Victor Orban avant sa rencontre avec son homologue Olaf Scholz pour dénoncer la politique migratoire de l’Allemagne ne vont rien arranger.

La société multiculturelle dénoncée par Orban

Le Premier ministre hongrois a dénoncé une société multiculturelle où les migrants ne sont plus des « invités » et en Europe, des gouvernements de gauche qui veulent des naturalisations et un regroupement familial massifs. Olaf Scholz avait déjà rencontré Viktor Orban lors du match de football de l’Euro gagné par l’Allemagne entre les deux pays. À cette occasion, le Premier ministre hongrois avait publié une photo tout sourire avec le co-président du parti d’extrême-droite AfD présent dans le stade.

Sans honneurs militaires, sans conférence de presse

La rencontre entre Scholz et Orban, le vendredi 21 juin dans l'après-midi, s’est faite comme en 2022 sans honneurs militaires et sans conférence de presse. Malgré ces tensions, Budapest qui prend la présidence de l’Union européenne dans dix jours veut montrer que la Hongrie, plus isolée aujourd’hui, ne fera pas cavalier seul. Berlin et Budapest - malgré des dissensions sur la migration ou l’aide à l’Ukraine - se retrouvent sur l’élargissement de l’Union européenne aux Balkans ou contre une politique trop ferme à l’égard de la Chine.