Après ses prisonniers, la Russie oblige maintenant ses migrants africains à aller combattre en Ukraine

Après ses prisonniers, la Russie oblige maintenant ses migrants africains à aller combattre en Ukraine

Aller puiser dans les prisons pour trouver de la piétaille à envoyer sur le front, l'idée était fameuse, mais visiblement pas suffisante pour compenser les lourdes pertes qui s'accumulent jour après jour en Ukraine.

Par chance, la Russie a trouvé un nouveau vivier à exploiter, rapporte l'agence de presse Bloomberg: des milliers de migrants et d'étudiants africains seraient forcés de participer à l'effort de guerre.

Selon le rapport de Bloomberg relayé par Business Insider, les travailleurs migrants seraient victimes d'un chantage pervers: s'ils refusent de rejoindre l'armée russe, leurs visas ne seront pas renouvelés. Une manière comme une autre de motiver ses troupes.

Certains migrants auraient été menacés de déportation s'ils n'acceptaient pas de partir faire un tour en Ukraine, explique un responsable européen. Ceux qui ont pu y échapper l'auraient fait grâce à des pots-de-vin versés aux autorités russes.

Ne passez pas par la case prison

Ce n'est pas la première fois que le Kremlin réquisitionne des hommes de cette manière. Reconstituer ses troupes est un impératif et Vladimir Poutine n'hésite pas à sortir des sentiers battus pour mobiliser sa population et l'impliquer dans son «opération spéciale» en Ukraine.

La tactique même de la Russie, basée sur une guerre d'usure faite d'assauts incessants et meurtriers, l'oblige à aller chercher des recrues de manière parfois non conventionnelle. La prison était la piste privilégiée jusqu'à maintenant, notamment par le Groupe Wagner: on estimait début 2023 à près de 50.000 le nombre de miliciens issus de la population carcérale.

Un chiffre qui pourrait en réalité être bien plus important. En octobre 2023, un ministre russe affirmait que la population carcérale du pays n'avait jamais été aussi basse avec 266.000 personnes derrière les barreaux, contre 420.000 avant la guerre, selon The Washington Post. À tel point que certaines prisons ont mis le trousseau de clés sous la porte.