Mer de Chine méridionale: Balikatan, manœuvres navales conjointes entre les Etats-Unis et les Philippines

Mer de Chine méridionale: Balikatan, manœuvres navales conjointes entre les Etats-Unis et les Philippines

Pékin, qui revendique une large partie de la mer de Chine méridionale où aura lieu cet exercice, ne se prive pas d'exprimer son agacement. « Il faut que les Philippines réfléchissent à deux fois avant (d'être) le "jouet des États-Unis" aux dépens de sa propre sécurité ». Les termes du communiqué du ministère des affaires étrangères chinois sont sans équivoque : ils sont une réponse au déploiement il y a dix jours de « Typhon », un système de missiles à moyenne portée américain dans le nord des Philippines.

Sous le regard de pays observateurs, dont la France et l'Australie, l'exercice Balikatan (qui signifie « épaule contre épaule » en langue tagalog) consiste à sécuriser deux îles de l'archipel philippin, le long des côtes Ouest et Nord. Les exercices conjoints comprennent la simulation de la reconquête armée d'une île de la province de Palawan, la plus proche des îles Spratly, contestées en mer de Chine méridionale. Le même exercice aura lieu dans les provinces septentrionales de Cagayan et Batanas, toutes deux situées à moins de 300 km de Taïwan.

L'opération Balikatan se déroule en partie hors des eaux territoriales philippines, là aussi, c'est inédit.  

Le déploiement américain est de nature à « exacerber les tensions et augmente le risque d'erreur de jugement » selon le ministère des Affaires étrangères chinois.

Washington, qui note surtout la multiplication des incidents impliquant la marine chinoise ces derniers mois, veut renforcer sa coopération militaire avec ses alliés régionaux. Le 11 avril dernier, lors d'un sommet trilatéral qui réunissait à la Maison Blanche le président philippin et le Premier ministre japonais, Joe Biden avait averti que « toute attaque contre un avion, un navire ou les forces armées philippines en mer de Chine méridionale déclencherait la mise en œuvre du traité de défense mutuelle » qui lie Washington et Manille. 

L’archipel, qui entretenait sous le président Rodrigo Duterte des relations compliquées avec les Américains, a opéré, avec l'arrivée au pouvoir du président Marcos Jr, un virage à 180 degrés en consolidant des alliances militaires avec Washington.

La fin de l'exercice, auquel participent quelque 11 soldats états-uniens et 5 000 Philippins, est prévue le 10 mai prochain.