Les États-Unis rétablissent les sanctions pétrolières contre Caracas

Les États-Unis rétablissent les sanctions pétrolières contre Caracas

Après avoir mis en garde Caracas “à maintes reprises” au cours des derniers mois, “le gouvernement américain a annoncé mercredi le rétablissement des sanctions contre le secteur énergétique du Venezuela, considérant que le régime chaviste n’avait pas tenu toutes ses promesses quant à la tenue d’élections libres dans le pays”, résume El País.

Washington a reconnu que le pouvoir vénézuélien “avait avancé sur certains des engagements pris à la Barbade” en octobre 2023, lors de la signature de l’accord électoral entre le gouvernement et l’opposition, notamment “la mise à jour des listes électorales, le feu vert à la présence d’observateurs internationaux ou l’élaboration d’un calendrier électoral”, rapporte le site TalCual.

Mais “ils n’ont pas respecté leurs promesses sur plusieurs points essentiels, en particulier la possibilité pour l’opposition de participer” au scrutin, poursuit le site indépendant d’information vénézuélienne. La Maison-Blanche condamne notamment l’inéligibilité de la candidate de l’opposition Maria Corina Machado, favorite dans les sondages, et le refus du gouvernement d’inscrire sa remplaçante désignée, Corina Yoris.

Craintes d’une hausse des prix du pétrole

El Tiempo rappelle qu’en octobre dernier, après la signature des accords de la Barbade, “Washington avait émis une licence, dite GL44, qui suspendait pour une durée de six mois les sanctions à l’encontre de l’entreprise pétrolière publique PDVSA, permettant à cette dernière de faire son retour sur le marché international des hydrocarbures après plusieurs années d’absence”.

Cette licence, qui expirait ce mercredi 17 avril à minuit, a été remplacée par une autre, “donnant 45 jours aux entreprises” qui faisaient affaire avec le Venezuela “pour mettre un terme à leurs activités et aux transactions avec les secteurs pétrolier et gazier du pays sud-américain”, explique Infobae.

La décision de Washington de “réimposer des restrictions sur la principale source de revenus du Venezuela” fait craindre, “en pleine année électorale américaine”, une augmentation “des cours mondiaux du pétrole et du nombre de migrants vénézuéliens cherchant à entrer aux États-Unis”, remarque pour sa part le Washington Post.

Crise migratoire majeure

De fait, “le retour des sanctions va probablement aggraver les problèmes économiques du Venezuela, qui font rage depuis plus d’une décennie et ont déclenché une crise migratoire majeure dans la région”, analyse Politico.

Lorsque le prédécesseur de Nicolás Maduro, Hugo Chávez, était au pouvoir, le gouvernement vénézuélien “a financé d’importantes dépenses sociales et publiques en exploitant les vastes réserves pétrolières du pays”, souligne le site. Mais entre la fuite des cerveaux, la baisse de la production pétrolière nationale et la baisse des prix du pétrole au milieu des années 2010, l’économie du pays s’est retrouvée “en chute libre, provoquant une hyperinflation et une récession majeure”.

Le gouvernement de M. Maduro a cherché mercredi à minimiser la décision américaine, observe le magazine colombien Semana. “Nous n’avons jamais cessé de produire, commercialiser, et exploiter nos réserves”, a ainsi déclaré Pedro Tellechea, le ministre du Pétrole. “Et on ne va pas s’arrêter, avec ou sans permis”.