Le Qatar s'engage à investir 10 milliards d'euros dans l'économie française à l'horizon 2030

Le Qatar s'engage à investir 10 milliards d'euros dans l'économie française à l'horizon 2030

L’émir du Qatar est arrivé ce mardi 27 février en France. C’est le coup d'envoi d’une visite d’État de deux jours. Tamim Ben Hamad al-Thani et Emmanuel Macron doivent échanger sur la situation au Proche-Orient : libération des otages à Gaza, relance du processus pour la création d’un État palestinien. Mais l'Élysée compte aussi sur cette visite pour « renforcer sa relation bilatérale » avec l'émirat, qui doit investir 10 milliards d’euros d'ici 2030 dans des start-up et des fonds d’investissements français.

Emmanuel Macron a annoncé lors de ce dîner d'État que le Qatar allait investir 10 milliards d’euros d'ici 2030 dans des start-up et des fonds d’investissements. Le Qatar jusqu’ici, surtout présent en France dans le luxe, le sport, l’immobilier ou la finance, devrait cette fois investir dans de nouveaux secteurs.

Toujours lors de ce dîner d'État, au cours duquel étaient présents Kylian Mbappé, l'attaquant vedette du PSG, le PDG de LVMH Bernard Arnault ou l'ancien président Nicolas Sarkozy, l'émir a évoqué la transition énergétique, les semi-conducteurs, l'aérospatial, l'intelligence artificielle (IA), le numérique, la santé et les industries de la culture.

Dans un document de travail consulté par RFI, l'Élysée cite le nom de plusieurs fonds d’investissements français. Ces 10 milliards d'euros d'investissement du Qatar devraient aussi profiter aux start-up tricolores. Une entreprise de l’aéronautique en discussion depuis le mois de juin avec le Qatar espère ainsi boucler l’entrée à son capital de l'émirat, en échange de quoi elle pourrait développer sur place son activité industrielle.


Un Qatargate au Parlement européen, avec des millions d’euros en liquide retrouvés lors de perquisitions chez des élus ; une enquête ouverte en France sur les conditions d’attribution de la Coupe du monde de football 2022 au Qatar ; des soupçons de corruption autour d’un émirat du Golfe qui est aussi régulièrement critiqué pour les liens qu’il entretient avec des mouvements considérés comme terroristes par l’Europe ou les États-Unis...

Géant gazier, richissime client des entreprises occidentales, le Qatar est un allié aussi courtisé qu’encombrant. Aussi encombrant qu’indispensable lorsque l’émirat déploie son savoir-faire diplomatique, faisant office d’intermédiaire avec des acteurs jugés infréquentables (talibans afghans, Hamas palestinien, dont une partie de la direction réside à Doha...). Ce n’est pas un hasard si, cette semaine, la France déroule le tapis rouge à l’Émir du Qatar.