Etats-Unis : Le général Brown, un nouveau chef d’état-major des armées engagé contre le racisme
Le blocage est terminé. Le Sénat américain a confirmé mercredi le général Charles Brown au poste de chef d’état-major des armées, l’une des centaines de nominations par un sénateur républicain opposé à l’avortement.
Ce général afro-américain, qui se fait appeler par ses initiales « CQ », avait été présenté en mai par le président Joe Biden comme un « guerrier » doté des plus grandes qualités militaires mais aussi mobilisé contre le racisme.
Il deviendra le deuxième Afro-Américain à faire office de chef d’état-major des armées, après Colin Powell de 1989 à 1993 et sera sous les ordres d’un ministre de la Défense également noir : Lloyd Austin.
La validation de sa nomination, approuvée à 83 voix contre 11, était bloquée, tout comme plus de 300 autres, par le sénateur Tommy Tuberville, vent debout contre une politique du Pentagone favorable à l’accès à l’avortement des soldates.
Hanté par la mort de George Floyd
Né dans une famille de militaire à San Antonio, au Texas, CQ Brown a commencé comme pilote de chasse, puis a gravi les échelons. Il était depuis trois ans le chef de l’US Air Force, après avoir commandé l’armée de l’air dans le Pacifique. Il va remplacer le général Mark Milley lorsque ce dernier prendra sa retraite le 29 septembre. Nommé par Donald Trump, Milley a incarné la résistance face au président républicain, notamment après la présidentielle contestée de 2020.
Engagé dans la lutte contre le racisme, le général Brown a été profondément marqué par la mort de George Floyd. Dans une vidéo officielle, il avait fait part de sa « forte émotion, pour ce qui est arrivé à George Floyd et tous les Afro-Américains qui ont subi le même fort. »
« Division interne »
Bloquée tout l’été, sa confirmation a été accueillie avec soulagement par la classe politique. Les responsables américains de la Défense ont à plusieurs reprises averti des répercussions négatives de ce retard dans la validation des nominations.
Le général. Milley a dit le mois dernier à l’AFP que la situation pouvait donner aux adversaires l’impression « erronée » que les Etats-Unis se trouvent dans une situation « de division interne, d’instabilité, de confusion et de friction au plus haut niveau de (leur) armée »