La hausse des taux d’intérêt marque une pause aux États-Unis

La hausse des taux d’intérêt marque une pause aux États-Unis

À l’issue de deux jours de réunion, le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a décidé à l’unanimité de renoncer à une nouvelle hausse de son taux directeur, pour le maintenir dans la fourchette actuelle de 5,00-5,25 % », rapporte The Financial Times.

Depuis mars 2022, “la Fed a agi à la vitesse de l’éclair pour dompter la flambée de l’inflation, portant le coût du crédit à son plus haut niveau en seize ans”, observe The Washington Post. “Mercredi, cependant, la banque centrale a laissé entendre que la phase de sprint était terminée, et qu’il était temps de prendre du recul et d’évaluer si la hausse des taux d’intérêt avait eu les résultats escomptés”.

El Mundo souligne qu’il faut “entre trois et six mois” pour observer “les effets des décisions de politique monétaire sur le marché” – que ce soit sur “l’activité économique, l’inflation ou le secteur financier”.

Indicateurs mitigés

La décision de la Fed intervient au lendemain de la publication d’indicateurs mitigés sur l’inflation. “En mai, les prix à la consommation ont augmenté de 4 % sur un an – la plus faible augmentation annuelle depuis mars 2021”, rapporte NPR. Mais cette baisse résultait essentiellement “de la chute du prix de l’essence, notoirement imprévisible”, nuance-t-elle.

“En excluant les prix volatiles de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation s’élevait encore [en mai] à 5,3 %, soit plus de deux fois et demie l’objectif de 2 % de la Fed”, ajoute la radio américaine.

De fait, malgré la pause décidée mercredi, la Fed se garde bien de “crier victoire dans la lutte contre l’inflation”, souligne The Daily Telegraph. Et son patron, Jerome Powell, a averti que “le chemin vers une inflation à 2 % sera encore long” et que “de nouvelles hausses de taux seront probablement nécessaires cette année” – sans doute dès la prochaine réunion de la Fed, en juillet.

La Fed “de plus en plus préoccupée”

L’institution prévoit même un taux directeur autour de 5,6 % à la fin de l’année 2023 – “une projection indiquant clairement que les responsables de la Fed sont de plus en plus préoccupés par le niveau toujours élevé de l’inflation et qu’ils devront faire davantage pour ralentir la croissance et maîtriser la hausse des prix”, note The New York Times.

“L’institution présidée par Jerome Powell ne veut pas revivre le scénario des années 1970-1980, quand elle s’était empressée de baisser les taux alors même que l’inflation restait élevée”, analyse le quotidien économique Cinco Días. “La Fed n’avait pas réussi à empêcher l’emballement des prix et des salaires, aboutissant à une inflation à deux chiffres”. L’économie américaine avait connu “quatre récessions avant que les choses ne se normalisent”.

The Wall Street Journal reste néanmoins convaincu que “la fin de la politique de resserrement monétaire de la Fed est en vue – si elle n’est pas déjà arrivée”. Le quotidien américain assure même que les hausses supplémentaires évoquées par Jerome Powell ne sont pas inscrites dans le marbre. “Si le prochain rapport sur l’inflation montre des signes supplémentaires de ralentissement, [les hausses] pourraient être remises en cause”.