Inflation : le commissaire européen à l’Économie estime qu’elle devrait » baisser » dans la zone euro
Vendredi, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Paolo Gentiloni, était à Paris. L’occasion pour lui de rencontrer la Première ministre Élisabeth Borne et d’accorder une interview au Parisien. Dans les colonnes du journal, il est notamment revenu sur la situation économique en Europe. Optimiste pour l’année à venir, il a expliqué que « l’inflation a atteint son pic à la fin de 2022 ». Il va même encore plus loin en assurant un regain économique. « On devrait avoir une reprise dès le printemps. Quant à l’inflation dans nos pays de la zone euro, elle a atteint son pic à la fin de 2022 et devrait baisser progressivement », a-t-il assuré.
« Une période de grande incertitude »
Même s’il prévoit un printemps plus prospère économiquement, Paolo Gentiloni n’en est pas moins réaliste concernant la situation actuelle en Europe. « Nous sommes dans une période de grande incertitude », a-t-il lancé. « Mais nos prévisions de l’été dernier étaient plus pessimistes que ce que nous voyons maintenant », a-t-il également reconnu en faisant allusion à de possibles « black-out », d’une inflation à la hausse, d’une augmentation du chômage, voire « d’une profonde récession ».
Selon lui, si ce scénario ne s’est pas concrétisé, c’est notamment par « le fait que l’Europe ait réussi à réduire sa dépendance vis-à-vis de l’énergie russe, passant de 42 % à 7 % ». De plus, « nos stocks de gaz sont maintenant remplis ». Mais « il faut cependant veilleur au défi du prochain hiver », a-t-il averti.
Un objectif commun : réduire l’inflation
Paolo Gentiloni a par ailleurs évoqué quelques pistes que les États-membres devraient adopter. « Nous devons éviter que les politiques de dépenses publiques des États-membres soient en contradiction avec la politique monétaire de la Banque centrale européenne. » Pour cela, « réduire l’inflation doit être l’objectif commun ».
Il préconise de cibler davantage les politiques publiques, en particulier de « viser les plus fragilisés par ces hausses de prix, c’est-à-dire les foyers plus modestes pour lesquels électricité, chauffage et essence pèsent beaucoup dans leur budget et les industries fortes consommatrices d’énergie. » Enfin, « il faut privilégier les investissements publics d’avenir », précise-t-elle.