Brésil : En signant des décrets sur les armes et l’Amazonie, Lula tourne rapidement la page Bolsonaro

Brésil : En signant des décrets sur les armes et l’Amazonie, Lula tourne rapidement la page Bolsonaro

Dans la foulée de son investiture, le président a signé des décrets afin de commencer à mettre en œuvre ses principales promesses de campagne

Lula n’a pas tardé pour prendre des premières mesures afin de tourner la page Jair Bolsonaro. A peine investi, le nouveau président du Brésil a ainsi signé des décrets notamment pour limiter l’usage des armes ou encore renforcer la protection de l’Amazonie, prenant le contrepied du gouvernement de son prédécesseur.

Dans les 24 heures qui ont suivi sa cérémonie d’investiture dimanche dans la capitale, l’icône de la gauche a ainsi commencé à mettre en œuvre certaines de ses promesses de campagne. Retour sur les principales décisions prises par le nouveau président :

Des restrictions sur les armes

Par le biais d’un décret publié lundi au Journal officiel, Lula a suspendu pour deux mois les nouveaux enregistrements d’armes et de munitions pour les chasseurs, collectionneurs et tireurs sportifs (regroupés sous le sigle CAC). Cette catégorie a vu son arsenal tripler sous les quatre années de mandat de Bolsonaro, pour atteindre un million d’armes enregistrées.

Lula a également limité les possibilités d’achat d’armes et de munitions pour certains usages autorisés et suspendu l’octroi de nouvelles licences pour les CAC et de nouveaux enregistrements pour les clubs et écoles de tir. Le président a également créé un groupe de travail chargé de proposer un nouveau règlement pour le Statut du Désarmement, en vigueur depuis 2003 et son premier gouvernement de l’époque, qui vise à désarmer les civils.

Des mesures pour contrôler la déforestation

Le nouveau chef d’Etat a également signé une série de décrets visant à renforcer la protection de l’Amazonie, dont la déforestation annuelle moyenne a augmenté de 75 % par rapport à la décennie précédente. Lula a notamment institué une « commission interministérielle permanente pour la prévention et le contrôle de la déforestation », tout en décidant de réactiver le Fonds pour l’Amazonie, créé en 2008 pour recueillir des dons destinés à des investissements dans la forêt en vue de sa préservation.

Ce Fonds était gelé depuis 2019 en raison de divergences sur la destination des fonds entre la Norvège et l’Allemagne, principaux donateurs, et le gouvernement Bolsonaro. Ces deux pays ont exprimé leur intention de l’abonder de nouveau.

Lula a également révoqué un décret autorisant l’exploitation minière dans les zones indigènes et les zones protégées au niveau environnemental.

Hausse du salaire minimum

Dimanche, en pleine cérémonie d’investiture, Lula a signé un décret visant à prolonger le populaire programme « Bolsa Familia », qui octroie 600 réais (environ 105 euros) par mois aux familles les plus pauvres. Il a en outre signé une augmentation du salaire minimum de 1.212 à 1.320 réais (environ 230 euros), une décision qui n’avait cependant pas encore été publiée lundi au Journal officiel.

Quelque 125 millions de Brésiliens sur les 215 millions que compte le pays souffrent d’insécurité alimentaire, et 30 millions de la faim.

Des Privatisations stoppées

Lula a stoppé le processus lancé sous Bolsonaro de privatisation de huit compagnies publiques, dont la pétrolière Petrobras et la poste brésilienne. Il a en outre prévenu lors de la campagne qu’il ne souhaitait aucune privatisation de groupe public.