Infrastructures en Afrique : le G7 va investir 600 milliards de dollars

Infrastructures en Afrique : le G7 va investir 600 milliards de dollars

C'est un projet vieux d'un an, que les États-Unis espèrent cette fois-ci pouvoir remettre définitivement sur les rails. Pour contenir l'expansion chinoise, l'administration Biden avait présenté au sommet du G7 de Carbis Bay au Royaume-Uni, en juin 2021, l'initiative Build Back Better World (B3W, Reconstruire un monde meilleur), dotée de plusieurs centaines de milliards de dollars, et dont l'objectif était d'investir dans les domaines aussi divers que le climat, la santé, l'égalité entre les hommes et les femmes ou encore les technologies dans les pays en développement. Cependant, l'initiative n'a reçu jusqu'ici que trop peu de soutien des États du G7 d'après les experts, et ce, d'autant plus que ce plan d'investissements n'a pas été validé par le ­Congrès américain.

Un programme d'infrastructures de 600 milliards de dollars

Un an plus tard, l'initiative a été rebaptisée « Partenariat mondial pour les infrastructures » et les États-Unis entendent bien mieux convaincre les dirigeants du G7 à accepter de financer le lancement de projets dans les pays à revenu intermédiaire et faible à hauteur de 600 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. « Avec les partenaires du G7, nous visons à mobiliser 600 milliards de dollars d'ici à 2027 pour des investissements mondiaux dans les infrastructures », a déclaré la Maison-Blanche peu avant un discours du président américain, Joe Biden, dévoilant cette proposition, lors du sommet des sept pays industrialisés dans le sud de l'Allemagne. Le président américain a assuré que ce programme était basé sur des « valeurs partagées », telles que la « transparence » , mais aussi le respect des droits des travailleurs, de l'environnement, de l'égalité de genre. « Nous proposons de meilleures options », a-t-il dit, sur fond de sommets des Alpes bavaroises.

Ni le président américain ni les autres dirigeants n'ont prononcé le nom de la Chine, mais ils y ont fait des allusions évidentes. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ainsi estimé que les pays partenaires des Occidentaux « avaient le choix » – sous-entendu : celui d'aller vers les démocraties plutôt que vers Pékin – pour développer leurs réseaux électriques ou leurs infrastructures médicales.

Une réponse aux immenses chantiers financés par la Chine

Les Occidentaux souhaitent se démarquer de la Chine, qui a investi massivement dans nombre de pays en développement pour construire des infrastructures au travers du programme dit des « nouvelles routes de la soie », ou pour s'assurer un accès à certaines matières premières. Pékin avait lancé son initiative en 2013 pour développer les infrastructures terrestres et maritimes pour relier l'Asie, l'Europe et l'Afrique à la Chine. Mais huit ans plus tard, les griefs sont nombreux : appels d'offres « non transparents », soupçons de corruption pour obtenir les marchés ou encore non-respect des droits humains, des droits sociaux et de l'environnement.