Les pays d'Afrique de l'Ouest proposent un plan de sortie de crise pour le Mali
Les pays d'Afrique de l'Ouest ont proposé lundi un plan en quatre points à appliquer dans un délai de 10 jours pour tenter de mettre fin à la crise politique au Mali, tout en prônant des sanctions contre quiconque entraverait ces efforts d'apaisement.
Le plan de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) recommande la démission des 31 députés dont l'élection a été contestée et l'organisation de nouveaux scrutins partiels.
Il prône aussi la formation d'un gouvernement d'union nationale au sein duquel serait représenté le M5-RFP (Mouvement du 5-Juin-Rassemblement des forces patriotiques), la coalition de l'opposition au président Ibrahim Boubacar Keita. Il réclame enfin une enquête sur les morts survenues ce mois-ci lors de manifestations contre le pouvoir.
Ce plan est le fruit d'une réunion en visioconférence lundi des chefs d'Etat de la Cédéao, organisée à la suite d'une visite au Mali la semaine dernière. Une précédente mission de la Cédéao n'était pas parvenue à convaincre le M5-RFP.
Dans un communiqué, les chefs d'Etat ont exprimé leur profonde inquiétude face à la situation au Mali, qui risque d'accroître l'instabilité dans le pays mais aussi dans la sous-région, laquelle doit faire face à l'activité de groupes djihadistes.
Accusant le pouvoir de corruption et révoltés par les attaques sanglantes des groupes armés et le résultat controversé des élections législatives du printemps dernier, des dizaines de milliers de Maliens sont descendus ces dernières semaines dans les rues de Bamako. Ce mois-ci, des affrontements avec la police ont coûté la vie à 14 manifestants selon les calculs des Nations unies.
L'opposition, regroupée au sein de la coalition M5-RFP et dont la figure de proue est l'imam Mahmoud Dicko, réclame la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, élu en 2013 et réélu en 2018.
Porte-parole du M5-RFP, Nouhoum Togo a dit prendre note des propositions de la Cédéao, tout en soulignant qu'elles ne semblaient pas répondre aux attentes de l'opposition ni à la volonté du peuple malien.