La zone de libre-échange africaine fonctionnelle à partir de 2020

La zone de libre-échange africaine fonctionnelle à partir de 2020

Les pays membres de l'Union africaine (UA) ont lancé symboliquement, le dimanche 7 juillet 2019 à Niamey, au Niger, la "phase opérationnelle" de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlec), qui doit constituer un pas vers la "paix et la prospérité en Afrique" et devenir "le plus grand espace commercial au monde".

"L'entrée en vigueur de la Zlec est l'événement le plus important dans la vie de notre continent, depuis la création de l'OUA (Organisation de l'unité africaine) en 1963 et sa transformation en Union africaine", a affirmé en ouverture du sommet de l'UA le président nigérien Mahamadou Issoufou, un des plus ardents promoteurs de la zone, dont le Ghana accueuillera le secrétariat.

Plusieurs chefs d'Etat se sont succédé sur l'estrade pour lancer les cinq "instruments opérationnels" : les règles d'origine, un forum de négociations en ligne, un système de suivi de l'élimination des barrières non-tarifaires, un système de paiement numérique et un observatoire du commerce africain.

"Le chemin est encore long"

"Un vieux rêve se réalise. Les pères fondateurs doivent en être fiers", a lancé le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat. Le géant nigérian, réticent jusque-là, et son voisin le Bénin ont signé l'accord dimanche 7 juillet 2019 en ouverture du sommet, sous les applaudissements de leurs homologues.

Seule l'Erythrée n'a pas signé l'accord, mais a annoncé qu'elle était disposée à le faire. Une équipe d'experts de l'UA va se rendre prochainement dans ce pays. Le marché devrait être actif à partir du 1er juillet 2020. "Il faut donner un calendrier pour que tout le monde puisse jouer son rôle dans la préparation du marché (unique)", a expliqué le commissaire au Commerce et à l'Industrie de l'UA, Albert Muchanga.

"Le chemin est encore long", a souligné pour sa part l'Egyptien Abdel Fattah al-Sissi, président en exercice de l'UA. D'âpres négociations se sont poursuivies en coulisses sur la mise en œuvre progressive de la Zlec, qui doit réunir 1,2 milliard de personnes. Les discussions achoppent notamment sur le calendrier des réductions des droits de douane et "la vitesse à laquelle on les fait baisser", mais aussi sur la circulation de biens importés de l'étranger, a confié une source diplomatique.