Un sommet du G20 dominé par la guerre commerciale USA-Chine

Un sommet du G20 dominé par la guerre commerciale USA-Chine

Les dirigeants des pays membres du G20 sont réunis vendredi et samedi à Buenos Aires pour un sommet dominé par la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et les désaccords sur de nombreux sujets, à commencer par le commerce, le climat et la politique migratoire.

Si l'Argentine, qui préside le sommet, s'efforce de promouvoir les vertus du consensus, les divergences apparaissent trop nombreuses et trop vives pour être facilement surmontées.

L'un des points forts de ce sommet sera le dîner samedi entre le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des vingt pays se retrouvent en effet pour la première fois depuis la décision de Donald Trump d'imposer des taxes sur 250 milliards de dollars de produits importés chinois, afin de forcer Pékin à faire des concessions dans les relations commerciales sino-américaines. La Chine a riposté en taxant des produits américains.

Le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, a déclaré qu'il serait "surpris" si cette rencontre entre les deux présidents "n'était pas un succès". Le dîner prévu entre les deux chefs d'Etat sera l'occasion de discussions sur "des problèmes très graves" et il dépendra des deux hommes de le conclure ou non par un accord, a-t-il dit.

Le secrétaire général de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Angel Gurria, a déclaré à l'agence Reuters que si le président américain maintient sa volonté de porter de 10% à 25% les droits de douane frappant 200 milliards de dollars de produits importés de Chine, le ralentissement de l'économie mondiale s'accentuera.

Sur les marchés financiers, la question du communiqué final du G20 importe moins que celle des rencontres bilatérales que permettent ces réunions de dirigeants.

RENCONTRE ENTRE EMMANUEL MACRON ET MOHAMED BEN SALMAN

Une rencontre prévue entre Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine a été finalement annulée par les Américains en raison, a précisé Washington, des tensions entre Moscou et Kiev.

La Russie s'est demandée si cette annulation n'était pas plutôt due à des questions de politique intérieure américaine, allusion aux derniers développements de l'"enquête russe" que mène le procureur spécial Robert Mueller.

La présence à Buenos Aires du prince héritier saoudien Mohamed ben Salman, après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, alimente également les discussions.

Le président français Emmanuel Macron a rencontré en marge du sommet le prince saoudien et, "faisant passer des messages de manière très ferme", lui a demandé d'associer des experts internationaux à l'enquête sur l'assassinat de Khashoggi, a fait savoir la présidence française.

Emmanuel Macron doit aussi parler dans la journée de Renault-Nissan avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe, afin de désamorcer la crise naissante concernant l'équilibre des pouvoirs au sein de l'alliance automobile.

Avant l'ouverture du sommet, Donald Trump, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président sortant du Mexique Enrique Peña Nieto ont signé l'Accord Etats-Unis–Mexique–Canada (AEUMC) qui succède à l'Accord de libre-échange nord-américain (Aléna) qui était en vigueur depuis près d'un quart de siècle.