Nouvelles manifestations contre la décision américaine sur Jérusalem

Nouvelles manifestations contre la décision américaine sur Jérusalem

Des dizaines de milliers de manifestants sont à nouveau descendus dans la rue dimanche au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde pour crier leur colère contre la décision controversée du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

Dans les Territoires palestiniens, des heurts ont opposé pour le quatrième jour consécutif des Palestiniens aux forces israéliennes, même si leur ampleur a diminué, ont constaté des photographes de l'AFP.

Depuis quatre jours, les violences ont coûté la vie à quatre Palestiniens et plus de 1.000 autres ont été blessés, selon des sources médicales palestiniennes.

De Gaza à Ramallah, en passant par Bethléem, les manifestants, souvent jeunes, ont lancé pierres et pneus enflammés vers les soldats israéliens qui ripostaient à coup de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles ou en caoutchouc. Un Palestinien a poignardé et grièvement blessé un garde de sécurité israélien à Jérusalem, selon la police. L'assaillant a été arrêté.

A Paris où il a reçu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président français Emmanuel Macron a appelé l'Etat hébreu à des "gestes courageux envers les Palestiniens pour sortir de l'impasse actuelle", tout en condamnant "toutes les formes d'attaque contre Israël".

Mais M. Netanyahu s'est montré inflexible sur Jérusalem: "Jérusalem est la capitale d'Israël (...) Au plus tôt les Palestiniens arriveront à comprendre cette réalité, au plus vite nous irons vers la paix".

- 'Geler la colonisation' -

M. Macron a plaidé pour un gel de la colonisation en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par l'armée israélienne depuis 50 ans. La colonisation, qui s'est accélérée sous le gouvernement Netanyahu, est vue par la communauté internationale comme un des principaux obstacles à une solution de paix impliquant la création d'un Etat palestinien coexistant avec Israël.

A Rome, le pape François a renouvelé dimanche son appel à la "sagesse" alors que des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues de l'Indonésie à la Turquie.

Depuis la déclaration mercredi de M. Trump qui marque une rupture spectaculaire avec des décennies de diplomatie américaine et internationale, le président turc Recep Tayyip Erdogan tente de s'imposer comme le héraut de la cause palestinienne.

Il a affirmé que son pays "n'abandonnera pas Jérusalem à la merci d'un Etat terroriste qui tue des enfants". M. Netanyahu a rétorqué qu'il n'avait "pas de leçon de moralité à recevoir d'un dirigeant (...) qui bombarde les Kurdes et aide des terroristes".

Une manifestation massive a eu lieu à Istanbul qui accueille la semaine prochaine un sommet de l'Organisation de coopération islamique (OCI).

Au Liban, les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser une manifestation près de l'ambassade des Etats-Unis au nord de Beyrouth. Plusieurs personnes ont été blessées. Lundi, une manifestation est prévue à l'appel du puissant mouvement Hezbollah.

- Abbas au Caire -

Au Caire, des centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs universités, ainsi que quelque 200 avocats.

Le président palestinien Mahmoud Abbas se rendra lundi dans la capitale égyptienne pour rencontrer son homologue Abdel Fattah al-Sissi afin de discuter de Jérusalem.

Dans la capitale marocaine Rabat, des dizaines de milliers de personnes ont protesté avec des banderoles proclamant "Jérusalem, capitale de la Palestine".