Réélu, Hassan Rohani promet de desserrer l’Iran

Réélu, Hassan Rohani promet de desserrer l’Iran

Le président sortant, qui a recueilli 57 % des voix à l’élection présidentielle, devrait accentuer les changements politiques dans le pays. Si l’accord sur le nucléaire n’est pas remis en cause.

Même la pluie est brièvement venue. Et à Téhéran, c’est une bonne nouvelle : elle passe au Kärcher la pollution de l’air et assainit un peu l’atmosphère de la capitale iranienne. Samedi soir, des milliers, peut-être des dizaines de milliers d’Iraniennes et d’Iraniens ont manifesté leur joie après que Rohani a été réélu. Avec 57 % des voix (23,5 millions de personnes), le président sortant de la République islamique a réalisé un meilleur score qu’en 2013. Il est passé, cette année encore, dès le premier tour, transformé en un duel entre le pragmatique Hassan Rohani et le religieux conservateur Ebrahim Raisi, qui a rassemblé 38 % des voix (15,8 millions de personnes).

Attente. Les autres candidats importants se sont retirés avant la fin de la campagne pour soutenir l’un des deux favoris. Le maire de Téhéran, Mohammed Bagher Qalibaf, et le réformateur Eshaq Jahangiri, vice-président du gouvernement sortant, se sont ralliés respectivement à Raisi et Rohani. Les deux derniers participants à la présidentielle arrivent très, très loin derrière, avec 1,16 % des voix pour l’ancien ministre conservateur de la Culture et de la Guidance islamique, Mostafa Mirsalim, et 0,52 % pour Mostafa Hashemi-Taba, proche des réformateurs. Deux semaines avant le scrutin, le camp conservateur a semblé mettre en difficulté le dirigeant sortant, alors que les statistiques jouaient pour lui : tous les présidents de la République islamique ont été réélus pour un second mandat depuis 1981.

«La semaine est finie, Rohani est toujours là !» scande ponctuellement la foule, très nombreuse samedi soir, entre le Théâtre de la Ville et la place Valiasr, dans le centre de Téhéran. Une référence moqueuse au slogan des pro-Raisi qui prophétisaient, en rythme : «La semaine finie, Rohani sera parti !» Eh bien non, se (...) Lire la suite sur Liberation.fr