Trump nomme ses hommes forts et promet d'expulser des millions de clandestins

Trump nomme ses hommes forts et promet d'expulser des millions de clandestins

Le président élu des Etats-Unis Donald Trump a annoncé dimanche la nomination de ses hommes forts dont le chef du parti républicain et promis d'expulser jusqu'à 3 millions d'immigrés clandestins, semblant rompre avec la modération affichée depuis son élection.

Donald Trump a nommé le président du parti républicain Reince Priebus comme secrétaire général de la Maison Blanche, où il orchestrera toute l'administration du nouveau dirigeant populiste et servira de lien avec les élus et le parti, sorti divisé de la campagne.

Mais il s'est aussi adjoint, et l'a présenté sur un pied d'égalité, un "haut conseiller et chef de la stratégie" en la personne de Stephen Bannon, le directeur général de campagne de Donald Trump et chef du site d'informations ultra-conservateur Breitbart News.

La députée française d'extrême-droite Marion Maréchal-Le Pen avait annoncé samedi être prête à travailler avec M. Bannon, qui l'avait cité en exemple, en juillet, pour annoncer que Breitbart souhaitait s'implanter en France.

Dans le communiqué annonçant sa nomination dimanche, M. Priebus indique qu'il va "travailler à créer une économie qui marche pour tout le monde, à sécuriser nos frontières, à abroger et remplacer (la réforme de l'assurance santé) Obamacare et à détruire le terrorisme radical islamique".

Le futur chef d'orchestre de la Maison Blanche adopte ainsi une ligne plus dure sur la réforme d'assurance santé Obamacare --qui a permis à 22 millions d'Américains supplémentaires d'avoir une couverture médicale-- alors que Donald Trump avait suggéré dans deux interviews qu'elle soit amendée et non entièrement abrogée.

- Clôtures pour le 'mur' -

Fidèle à un très controversé voeu de campagne, M. Trump a annoncé, dans un entretien sur CBS, l'expulsion de 2 à 3 millions de personnes, qui sont des "criminels", des personnes ayant des antécédents judiciaires, "qui appartiennent à des gangs" ou sont "des trafiquants de drogue".

Donald Trump a aussi réaffirmé qu'il bâtirait bien "un mur" à la frontière avec le Mexique pour limiter l'immigration clandestine mais qu'il pourra être constitué aussi bien de briques que de "clôtures".

L'ancien chef de la Chambre des représentants Newt Gingrich, cité au poste de secrétaire d'Etat, a suggéré cette semaine que le mur promis par Trump ne serait probablement pas financé par le Mexique mais qu'il avait été "un super outil de campagne".

L'annonce des expulsions a généré un couac avec la majorité républicaine. Interrogé sur la chaîne CNN, le chef de file des républicains à la Chambre des représentants, Paul Ryan, a assuré que Donald Trump ne prévoyait pas de créer des équipes dédiées aux expulsions de clandestins et que la priorité restait la "sécurisation" des frontières.

Ce raté a passablement plombé les efforts de Paul Ryan pour rassurer, lors de cet entretien, sur les intentions du nouveau président.

L'intégralité de l'entretien devait être diffusée dimanche à 19H00 (00H00 GMT).

- Trump attaque le New York Times -

Autre signe d'une inflexion, la directrice de campagne de Donald Trump, Kellyanne Conway, a estimé dimanche qu'il appartenait aux démocrates, et non à Donald Trump, de s'adresser aux dizaines de milliers de manifestants qui arpentent les rues depuis l'élection, craignant que cette dernière n'exacerbe les tensions raciales dans le pays.

Dans un tweet samedi, Donald Trump avait appelé les Américains à s'unir.