Justin Trudeau à Mar-a-Lago: le tout pour le tout

Justin Trudeau à Mar-a-Lago: le tout pour le tout

La fin de semaine a été marquée par une rencontre inhabituelle: Justin Trudeau s’est rendu à la résidence du président élu Donald Trump.

La photo officielle, soigneusement mise en scène, dégage une ambiance presque fraternelle, bien que l’on devine aisément que cette chaleur n’est qu’une façade.

Cette visite symbolise un choix stratégique: le Canada adopte une posture nettement plus mesurée que celle du Mexique face au ton abrasif du président élu. Ici, il ne s’agit pas de faire triompher ses convictions, mais de manier l’art de la diplomatie pour gagner la confiance de l’homme fort du moment. Trudeau, malgré tout ce qu’il peut penser de Trump, s’est prêté à cet exercice, loin des échanges complices qu’il partageait avec Barack Obama ou du respect poli témoigné à Joe Biden.

Bon voisinage

Accompagné de son ministre de la Sécurité publique et de sa cheffe de cabinet, Trudeau a envoyé un message clair: le Canada comprend les préoccupations américaines. Ce n’est pas seulement une question de commerce ou de diplomatie, mais une démarche proactive de bon voisinage. En rencontrant Donald Trump avant même son investiture, un geste inhabituel, le premier ministre a prouvé qu’il n’hésitait pas à sortir des cadres traditionnels pour défendre les intérêts du Canada.

Surprise

Cette initiative lui permet aussi de marquer des points sur le plan de la politique intérieure. Face aux critiques de certains premiers ministres provinciaux et de l’opposition, Trudeau démontre qu’il peut établir des liens concrets avec une administration américaine imprévisible. Il joue la carte de l’audace et de l’adaptabilité.

En revanche, la réaction de Pierre Poilievre laisse perplexe. Plutôt que d’accepter le bien-fondé de cette démarche, il s’enferme dans une posture qui manque d’envergure, montrant une fois de plus son incapacité à transcender la partisanerie pour reconnaître les intérêts supérieurs du pays. S’il y a un moment où il ne faut pas s’amuser à mettre les bâtons dans les roues au fédéral, c’est bien maintenant.