L’Union africaine s’apprête à réintégrer le Maroc

L’Union africaine s’apprête à réintégrer le Maroc

Le paradoxe est notable. Sur un continent où nombre d’hommes s’acharnent à rester au pouvoir, une femme se voit contrainte de se maintenir à la tête de la principale instance de l’Union africaine (UA). Nkosazana Dlamini-Zuma espérait passer la main, lundi 18 juillet, après quatre années à la tête de la Commission de l’organisation panafricaine. L’ex-ministre sud-africaine devra finalement attendre au moins six mois de plus avant de se consacrer, peut-être, à ses ambitions nationales. Réunis en sommet à Kigali, la capitale rwandaise, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA ne lui ont pas trouvé de successeur et devront remettre le couvert en janvier 2017.

En dépit des demandes de report de ses homologues d’Afrique de l’Ouest, le Tchadien Idriss Déby, président en exercice de l’UA, avait arraché la tenue d’un vote. Mais aucun des trois prétendants – une ex-vice-présidente ougandaise, la chef de la diplomatie du Botswana et son homologue de Guinée-Equatoriale – n’a obtenu la majorité des deux tiers requise. « Tout le monde est traumatisé par la présidence Zuma et les trois candidats ne donnaient aucune garantie sur leur capacité à réformer l’institution », estime le conseiller d’un président ouest-africain, satisfait que de nouvelles candidatures puissent émerger d’ici à janvier.

Ces quatre dernières années, la Commission de l’UA est apparue souvent en retard, aphone ou impuissante sur les grandes crises continentales – Ebola, migrations, Burundi, Soudan du Sud. Mais cette impuissance est à l’aune de la conduite des chefs d’Etat qui affichent en public leur fibre panafricaniste, mais prétextent de leur souveraineté dès lors que leurs intérêts sont en jeu.

Stratégie claire

En dépit de ses insuffisances, l’UA reste cependant attractive, comme vient de le démontrer le Maroc. Après trente-deux ans de politique de la chaise vide, à la suite de l’admission de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au sein de ce qui était alors l’Organisation de l’unité (...)

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