Japon : défaite inattendue de la majorité au pouvoir après 15 ans d'élections
Après 15 ans et en 2009, le Parti libéral démocrate du Japon perd sa majorité au parlement japonais. Le parti conservateur du Premier ministre Ishiba Shigeru a subi de lourdes pertes électorales et n'a pas réussi à atteindre les 233 sièges nécessaire pour une majorité absolue.
Son parti, le Parti libéral démocrate, a gouverné en coalition avec le parti Komeito, également conservateur.
L'un des solutions pour la coalition au pouvoir d'augmenter sa force est de collaborer des députés indépendants, mais cela ne lui garantira pas une majorité.
Le Premier ministre, Isimba Sigeru, a déclaré : "notre parti n'a pas réussi à gagner la compréhension du public sur la question de la politique et de l'économie et cela a été le plus grand coup porté au Parti libéral démocrate".
Le leader du Parti constitutionnel démocratique du Japon, Noda Yoshihiko, a déclaré son parti avait fait un grand bond en avant par rapport à l'élection précédente : "nous voulons forcer le Parti libéral-démocrate et le Komeito à perdre leur majorité et nous surveillerons de près le décompte des voix."
Le PLD embourbé dans un scandale financier
Agé de 67 ans, Shigeru Ishiba avait lui-même convoqué ce scrutin anticipé peu de temps après être devenu Premier ministre, le 1er octobre, espérant bénéficier d'un état de grâce pour consolider son pouvoir. Il a assuré samedi lors d'un meeting de campagne à Tokyo que le PLD voulait "repartir sur de nouvelles bases en tant que parti équitable, juste et sincère". Le dirigeant a promis aux électeurs "un nouveau Japon", espérant appliquer son programme de renforcement de la sécurité et de la défense, de soutien accru aux ménages à faibles revenus et de revitalisation des campagnes japonaises.
Mais le PLD peine à tourner la page de son scandale de financement, qui avait déjà contribué à l'impopularité du précédent Premier ministre, Fumio Kishida. Alors que Shigeru Ishiba s'était engagé à ne pas soutenir la campagne des membres incriminés, le quotidien Asahi a rapporté que le PLD avait versé 20 millions de yens (122 000 euros) aux sections locales dirigées par ces responsables, provoquant la fureur de l'opposition et amplifiant les doutes sur l'issue du scrutin de dimanche.
Shigeru Ishiba est également critiqué pour avoir fait marche arrière sur plusieurs sujets depuis son élection, comme la possibilité pour un couple marié de ne pas porter le même nom de famille, ou une plus forte taxation des plus-values.