FOCAC: le bilan du sommet entre la Chine et l'Afrique, qui vient de s'achever
Le FOCAC s’est officiellement terminé ce vendredi après une semaine de rencontres et de discussions de haut niveau. Le Sommet entre la Chine et l'Afrique a adopté par consensus la Déclaration de Beijing sur la construction conjointe d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à la nouvelle ère.
50 milliards de dollars de nouveaux financements pour l'Afrique au cours des trois prochaines années : c’est la grande annonce du forum. Cela permettra de développer les infrastructures, l'agriculture et les énergies vertes du continent.
Le mot d’ordre, c’est la modernisation, le président chinois Xi Jinping l’a martelé à plusieurs reprises, remarque notre correspondante à Beijing, Clea Broadhurst. Son souhait, c’est de lancer une vague de modernisation du sud global et écrire un nouveau chapitre dans la construction d’une communauté d’avenir.
Des partenariats établis ou renforcés
La Chine a conclu des partenariats stratégiques avec tous les pays africains ayant des liens diplomatiques avec elle. Au cours du sommet, la Chine a établi ou renforcé ses partenariats stratégiques avec 30 pays au total, rapporte notre correspondante.
Les inquiétudes liées à la dette demeurent : les pays africains veulent de meilleures conditions commerciales avec la Chine, tout en espérant un meilleur accès aux marchés chinois pour les produits agricoles et manufacturés africains.
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Les regards sont à présent tournés vers l’avenir : le développement et le transfert des technologies notamment, qui permettraient de favoriser l’emploi local et participer ainsi à un rééquilibrage commercial entre le continent africain et l’empire du milieu.
Un sommet très politique
Ce sommet a également été très politique, avec des gestes forts et un positionnement de neutralité réaffirmé par Pékin. En recevant Assimi Goita en entretien, Xi Jinping a jeté une pierre dans le jardin des Européens et des Américains, avec qui le chef de la junte militaire malienne est en rupture, remarque notre journaliste Pierre Firtion.
Cette rencontre était aussi un moyen de signifier à Moscou que Bamako peut compter sur le soutien d’une autre grande puissance que la seule Russie. Comme le président chinois l’a lui-même fait remarquer, le Congolais Félix Tshisekedi a été le premier chef d’État à être reçu en bilatérale. Officiellement, au moins une douzaine d’autres présidents ont eu droit à un entretien avec leur homologue chinois.
Alors que Pékin a élevé ses relations au niveau stratégique avec la quasi-totalité des pays du continent, la présidence togolaise s’est félicitée sur X de l’élargissement de cette collaboration, élargissement y compris au niveau politique, a pris soin de préciser Lomé.
Sur ce point, Pékin a une nouvelle fois fait valoir sa différence avec l’Occident : « la Chine s’engage à respecter les choix politiques et faits par les États africains sur la base de leurs spécificités, à ne pas s’immiscer dans leurs affaires intérieures et à ne pas assortir de conditions à ses aides », est-il écrit dans la déclaration finale.
En réponse, la partie africaine a dit réitérer son ferme attachement au principe d’une seule Chine. Alors que les deux parties ont déclaré de concert s’opposer fermement, je cite, « à la politisation de l’agenda des droits de l’homme ».