Présidentielle aux États-Unis: la convention démocrate s'ouvre à Chicago

Présidentielle aux États-Unis: la convention démocrate s'ouvre à Chicago


Aux États-Unis, la convention démocrate s'est ouverte ce lundi 19 août à Chicago. Une convention qui va entériner la candidature de Kamala Harris, l'actuelle vice-présidente et son colistier Tim Walz. Celle qui va tenter de succéder à Joe Biden à la Maison-Blanche, a rendu un vibrant hommage au président avant que celui-ci ne prenne la parole. La convention démocrate doit durer jusqu'au 22 août.

« Nous sommes éternellement reconnaissants » envers Joe Biden, un « incroyable » président, a dit Kamala Harris lundi 19 juillet au soir, acclamée lors d'une première et brève apparition à la convention démocrate à Chicago, dans le nord des États-Unis.

Le président américain prend d'abord le temps de remercier ses proches, qui, dit-il, l'ont accompagné à chaque étape de sa vie politique.

Sommes-nous prêts à voter pour la liberté? Sommes-nous prêts à voter pour la démocratie et l'Amérique? Sommes-nous prêts à voter pour Kamala Harris et Tim Walz?

Joe Biden s'adresse à la foule quelques semaines après que plusieurs ténors du parti démocrate aient appelé à son retrait de la course à la présidentielle. Celui qui a passé le flambeau à sa vice-présidente s'apprête à tourner la page sur 50 ans de politique active.

Le droit à l'avortement s'invite à la convention démocrate

Plusieurs discoureurs ont fait référence lundi soir au droit à l’avortement, un sujet qui continue de déchirer les États-Unis.

Pour rappel, la Cour suprême a renversé en 2022 l’arrêt Roe v. Wade qui garantissait, depuis 1973, le droit à l'avortement aux quatre coins du pays.

Depuis, l’accès à ce service a considérablement reculé dans plusieurs États, qui ont carrément décrété une interdiction. C’est le cas notamment au Kentucky, où une femme ne peut se faire avorter, même en cas de viol, d'inceste et de grossesse non viable, a déploré le gouverneur du Kentucky, Andy Beshear pendant sa prise de parole.

Celui qui était pressenti pour le poste de colistier aux côtés de Kamala Harris a du même souffle critiqué le duo républicain. Voici ce qu'il faut savoir : Trump et Vance ne croient tout simplement pas en votre liberté [...] Leurs politiques donnent aux violeurs plus de droits qu'à leurs victimes. Ce n'est pas gênant, c'est innaceptable.

Enfermez-le !

Ces mots rappellent sans doute de douloureux souvenirs à Hillary Clinton. Lors de la campagne présidentielle de 2016, les partisans de Donald Trump ont maintes fois scandé enfermez-la à l'endroit de la démocrate.

Ce slogan faisait référence aux quatre années où Mme Clinton a été à la tête de la diplomatie américaine, comme secrétaire d'État sous Barack Obama. Elle a été accusée d’avoir utilisé un serveur de messagerie privé pour envoyer ses courriels plutôt que le serveur gouvernemental sécurisé qui était à sa disposition.

La conjointe de l'ancien président Bill Clinton n'a pas été poursuivie pour ces agissements, mais le directeur du FBI avait souligné à l'époque qu’elle avait fait preuve d’une négligence extrême . Donald Trump s’était servi de toute cette affaire pour attaquer sa rivale et l'accuser de malhonnêteté.

Lundi soir, Mme Clinton a en quelque sorte pris sa revanche sur son ancien rival. Donald Trump s'est endormi à son propre procès, et lorsqu'il s'est réveillé, il est entré dans l'histoire à sa manière, en devenant le premier candidat à la présidence reconnu coupable à 34 chefs d'accusation, a-t-elle déclaré.

La foule a alors entonné en cœur : Enfermez-le !

Hillary Clinton et le plafond de verre

L'ancienne secrétaire d'État sous Barack Obama a reçu une longue ovation lors de son arrivée sur scène. Il y a beaucoup d'énergie dans cette salle, comme dans tout le pays, a-t-elle lancé.

Comme beaucoup de discoureurs qui l’ont précédé, Hillary Clinton a débuté son discours en remerciant Joe Bien pour son leadership et son service public. Ce champion de la démocratie a apporté de la dignité et du bon sens à la Maison-Blanche, a-t-elle dit, avant d'ajouter : Et il a montré ce que c'est que d'être un patriote.

Mme Clinton a ensuite longuement encensé Kamala Harris, en soulignant notamment leur passé commun d'avocates venant en aide aux enfants victimes d'abus ou de négligence. Kamala a le caractère, l'expérience et la vision nécessaires pour nous faire avancer. Je connais son cœur et son intégrité. [...] Kamala porte en elle les espoirs de chaque enfant qu'elle a protégé, de chaque famille qu'elle a aidée, de chaque communauté qu'elle a servie.

Kamala se soucie des enfants et des familles, elle se soucie de l'Amérique. Donald ne se préoccupe que de lui-même.

Une citation deHillary Clinton

Celle qui a été défaite par Donald Trump en 2016 a aussi du plafond de verre, auquel se buttent encore les femmes en politique. À ses yeux, il est grand temps que les États-Unis soient gouvernés par une femme. En tant que présidente, [Kamala] nous soutiendra toujours, a-t-elle martelé. Elle se battra pour faire baisser les coûts pour les familles qui travaillent dur. Elle ouvrira grand les portes aux emplois bien rémunérés. Et, oui, elle rétablira le droit à l'avortement dans tout le pays.

Alexandria Ocasio-Cortez électrifie la foule

La représentante de New York Alexandria Ocasio-Cortez a livré un discours axé sur les besoins de la classe moyenne. Pour celle issue d'une famille peu fortunée du Bronx et qui a été longtemps serveuse dans un bar sans filet social, seule Kamala Harris comprend la réalité de ceux qui croulent sous les dettes et qui ne peuvent pas compter sur une assurance pour leurs soins de santé. Parce qu'elle vient elle-même de la classe moyenne, a-t-elle noté.

Mme Ocasio-Cortez a également fait brièvement référence au conflit israélo-palestinien, en soutenant que Mme Harris milite pour un accord de cessez-le-feu à Gaza et en faveur du rapatriement des otages détenus par le Hamas.

Un bain de foule impromptu pour Kamala Harris

La candidate démocrate a fait une apparition surprise sur la scène du United Center de Chicago lundi soir. Accueillie par un tonnerre d'applaudissements, Kamala Harris a livré un petit discours aux allures de laïus d'encouragement. Je vous regarde ce soir et je vois la beauté de notre nation. Je vois des gens venus des quatre coins de notre pays, tous unis par la même vision d'avenir, a-t-elle lancé à la foule en liesse.

La candidate a également pris le soin de saluer le président Joe Biden, qui doit prendre la parole plus tard ce soir, tout en le remerciant pour son leadership et ses cinq décennies dans le service public. Nous sommes éternellement reconnaissants.

Battons-nous pour les idéaux qui nous sont chers. Et n'oublions jamais : quand nous nous battons, nous gagnons!, a-t-elle conclu.

Tim Walz fait son entrée dans l’amphithéâtre du United Center

Le colistier de Kamala Harris doit monter sur scène pour prendre la parole mercredi. D’ici là, il a profité de son passage parmi les délégués lundi soir pour serrer quelques mains.

D’ailleurs, qui est Tim Walz? C’est une question légitime, compte tenu du fait qu’il y a quelques semaines encore, peu d’Américains – et de Canadiens, forcément – connaissaient l’homme.

La feuille de route du colistier tranche avec celle des autres ténors démocrates à Washington. M. Walz n’est pas issu d’une famille fortunée, pas plus qu’il n'a fréquenté une grande université.

Avant de faire le saut en politique, l’homme aujourd’hui âgé de 60 ans a longtemps été professeur au secondaire, entraîneur de football à ses heures, en plus d’avoir servi dans la Garde nationale pendant 24 ans.

Ses aspirations politiques sont arrivées sur le tard, vers l’âge de 40 ans. Selon le récit qu’en fait le principal intéressé, il aurait eu le déclic après que lui et un groupe d’élèves eurent été refusés à l’entrée d’un rassemblement de George W. Bush. Un des jeunes arborait un autocollant en faveur du démocrate John Kerry.

Cet épisode a fâché l’homme, qui s’est engagé comme bénévole pour M. Kerry.