Suspension du président de la chambre basse du Congrès au Brésil

Suspension du président de la chambre basse du Congrès au Brésil

La Cour suprême du Brésil a confirmé jeudi la suspension du président de la chambre basse du Congrès, Eduardo Cunha, pour entrave à la justice dans une enquête pour corruption, ce qui le prive de la possibilité de succéder à la présidente Dilma Rousseff à quelques jours d'un vote sur la procédure de destitution visant celle-ci.

La décision visant cet adversaire implacable de Dilma Rousseff - celui-la même qui a initié la procédure en destitution contre la présidente - avait été prise quelques heures plus tôt par l'un des magistrats de la cour, laquelle, réunie ensuite en séance plénière, est majoritairement allée dans le même sens.

La décision de mise à l'écart de Cunha, nouveau séisme politique dans un pays confronté à une crise gouvernementale historique et à sa pire récession depuis plusieurs décennies, a été prise en réponse à une demande du procureur général de la république.

En tant que président de la chambre basse, Eduardo Cunha, qui appartient au Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), était le troisième personnage de l'Etat dans la ligne de succession de Rousseff au cas où celle-ci, comme on peut s'y attendre, viendrait à être destituée la semaine prochaine pour son rôle dans une affaire d'infraction aux règles budgétaires.

La présidente devrait être remplacée par le vice-président Michel Temer, âgé de 75 ans et haut responsable du PMDB.

La Cour suprême a accédé à une injonction émise voici cinq mois par le procureur général de la république, demandant la suspension de Cunha pour des manoeuvres d'intimidation ayant visé des députés et pour entrave à la justice dans l'enquête sur ses présumés comptes non déclarés en Suisse.

Chrétien évangélique qui jouit d'un fort soutien dans les rangs de la droite religieuse au Congrès, Eduardo Cunha fait aussi l'objet d'une enquête parce qu'il aurait touché cinq millions de dollars de pots-de-vin concernant des contrats portant sur deux navires de forage, dans le cadre d'une vaste affaire de corruption qui touche la compagnie pétrolière nationale Petrobras.

Le vice-président de la chambre basse Waldir Maranhao, qui est membre du Parti progressiste (PP, droite) et lui aussi sous le coup d'une enquête dans l'affaire Petrobras, a été nommé président par intérim de la chambre basse du Congrès