LA CONFÉDÉRATION ALGÉRIENNE DU PATRONAT
La Confédération algérienne du patronat - CAP -, locomotive du développement de l’Algérie à la tête de laquelle se trouve Monsieur Boualem M’Rakach, un homme dynamique et expérimenté, pose des actes concrets, obtient des résultats encourageants en s’inscrivant dans le cadre d’une ouverture vers l’expertise réelle ainsi qu’un partenariat extérieur bénéfique pour les parties afin de contribuer au développement économique et social. Nous sommes allés à sa rencontre dans son bureau d’Alger.
Magazine Diplomat investissement : Monsieur le Président, la CAP est l’un des plus anciens et importants syndicats privés agréé d’Algérie. Quelle est la particularité de votre organisation?
Monsieur Boualem M’Rakach : Notre organisation qui est structurée de telle sorte que chaque adhérent est concerné et participe par l’intermédiaire de ses représentants au Bureau Exécutif National à la prise de décision finale -, cet élément nous a permis d’instaurer définitivement un lien démocratique qui a joué pleinement sur les résultats d’aujourd’hui. Cette symbiose est ancrée par des structures verticales qui sont les fédérations nationales représentées en secteurs d’activités et qui sont au nombre de quinze (15) et, horizontalement au niveau des régions du territoire national, des Bureaux Exécutifs de Wilaya qui sont quant à eux organiser d’une manière pluridisciplinaire.
Depuis ces cinq (5) dernières années, notre activité d’une manière générale, s’est accrue considérablement à la faveur des débats engagés et adoptés au sein de notre organisation, cela a permis d’asseoir une excellente représentativité de l’ordre de 73,6% des opérateurs, membres des organisations patronales et associations professionnelles.
Notre méthodologie se « forge » dans une plateforme actualisée et renouvelée tous les quatre (4) ans et qui est la base de notre programme. L’aboutissement est en direction de la valorisation de l’entreprise et du monde entrepreneurial, à travers nos différentes propositions aux Pouvoirs Publics et aux Institutions Nationales dans le cadre des dispositions légales et réglementaires.
Notre participation est effective et totale au sein d’organes et d’institutions nationaux en qualité de membre au sein de divers conseils d’administration ayant trait à l’entreprise en particulier et à l’économie en général. Nos membres participent par des propositions à la conception et à la mise en œuvre de dispositifs permettant dans le cadre des échanges un environnement adéquat en constante évolution.
Après cette démarche organisationnelle accrue, nous sommes en rapport constant avec un grand nombre d’institutions internationales des Nations Unies, de la Banque mondiale, d’organisations de la sphère économique mondiale et naturellement nos confrères des organisations patronales afin de créer les meilleures conditions et enregistrer d’une manière fructueuse l’apport mutuel à la démarche entreprise pour relever le défi de sortir l’Algérie du carcan des hydrocarbures. Dans le cadre de ses engagements, la CAP et les plus importantes organisations patronales du Maghreb (Tunisie, Maroc, Libye, Mauritanie et Algérie) viennent de créer récemment, l’Union Maghrébine des Employeurs -UME – (Maghreb Economique).
Quels sont les objectifs et la mission de la CAP ?
Nos missions et charges sont contenues dans nos fondements qui ont pour objectif de prendre en charge l’ensemble des préoccupations des entreprises de statut algérien par un soutien et de moyens multiples. La CAP a une mission macro-économique ; celle de contribuer au développement d’un marché fondé sur la valorisation des ressources matérielles et humaines et sur la production de biens et de services. Nous y parvenons en encourageant les initiatives créatrices de richesses et d’emplois, l’émergence des compétences productrices et innovatrices et aussi en participant à la formation des jeunes opérateurs qui constituent la relève de demain.
Comment définiriez-vous le rôle joué par le patronat dans le développement économique algérien?
La dimension de représentant des opérateurs économiques confère au partenaire social un rôle majeur dans le développement économique et social de l’Algérie. Il ne faut certes pas oublier que l’entreprise par son engagement social, contribue à créer les conditions optimales en ce qui a trait à la consolidation du pouvoir d’achat des citoyens. Suite au retrait de l’État dans la sphère économique, l’Algérie a adopté clairement une politique d’économie de marché. Celle-ci a été consolidée par des accords internationaux. Par le fait même, la CAP se trouve investi d’une lourde responsabilité ; celle de canaliser à travers les entreprises des secteurs primaires, secondaires et tertiaires l’ensemble des moyens attribués par la loi pour faire face à cette ouverture de marché. Dans cette phase de transition, en septembre 2006, le gouvernement, le patronat et le syndicat des travailleurs ont signé le Pacte National Economique et Social auquel nous avons participé grandement par nos diverses propositions et nous nous félicitons de cette grande avancée qui va permettre à chacun d’exercer pleinement son rôle et à l’entreprise d’être au centre du développement.
Quelles sont les initiatives de la Confédération dans le domaine de la formation professionnelle en entreprise ?
La formation professionnelle est un point nodal de la CAP puisqu’elle est engagée avec le Fonds de la Formation Professionnelle. Elle est également membre de l’Union Internationale de la Formation Professionnelle et active en profondeur pour la valorisation de ce secteur vital et à ce titre, nous sommes signataires de conventions avec l’université algérienne car nous estimons qu’il est de notre devoir de soutenir la formation et l’enseignement. Nous avons besoin de personnel qualifié, aussi bien dans le domaine des métiers que dans le système de gestion. La CAP a inscrit dans son programme, la construction d’un Centre de Formation Professionnelle et d’une École de Gestion. Ces établissements permettront d’avoir des formations en fonction des demandes exprimées. Par la suite, nous prévoyons de multiplier cette démarche envers les régions Est – Ouest et Sud pour un équilibre national en tenant compte des spécificités et des besoins. En février 2007, l’Union maghrébine des Employeurs (UME) dont la CAP est un des membres fondateurs voit le jour.
Quels sont les objectifs principaux de cette union et quelles perspectives d’avenir offre-t-elle aux entreprises algériennes ?
L’UME est l’Union économique du Maghreb. Elle s’inscrit dans le cadre de l’action gouvernementale de l’Union Maghrébine Arabe - UMA- composée des cinq pays du Maghreb : l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie. Dans un monde globalisé, il est nécessaire de se regrouper en centre commun régional ou sous régional -, ce principe est établi partout dans le monde. Aujourd’hui, les échanges entre les pays du Maghreb est très insignifiant et se situe en moyenne à 2,3% -, cette situation interpelle l’ensemble des acteurs économiques pour renforcer et agir ensemble dans le cadre des échanges pour réaliser un marché maghrébin dynamique et agir ensemble avec les autres groupes régionaux. Aussi bien les Pouvoirs Publics des cinq (5) pays que les institutions internationales ont accueilli favorablement ces importantes initiatives. Toutes les analyses et études effectuées ont prouvé les bienfaits de cette réalisation avec à la clé des résultats extrêmement bénéfiques – un gain de deux (2) points dans la croissance des pays concernés et vingt (20) millions d’emplois créés. Dans ce contexte, les 28 et 29 Novembre 2007 à Tunis, a eu lieu une réunion regroupant les Ministres des Finances, les Gouverneurs des Banques Centrales, le Directeur Général Adjoint du FMI, le représentant de l’UMA et les Confédérations patronales – membre de l’UME. Au cours de cette réunion, des résolutions et un programme ont été adoptés pour soutenir les actions et développer le secteur privé dans la région -, et l’UME a été chargée de mettre en place un dispositif permettant la réalisation graduelle de cet important programme.
Monsieur le Président, pour terminer, le Canada est très actif au niveau de la coopération internationale. Envisageriez-vous des partenariats avec des entreprises et organisations patronales canadiennes ?
Si oui, quel type de partenariat recherchez-vous et quels sont les secteurs d’activités que vous privilégieriez ?
Nous envisageons une coopération approfondie avec le Canada, car nous estimons que ce pays est un bon exemple et que son apport en Algérie a toujours été positif. D’ailleurs, nous souhaitons augmenter notre partenariat avec le Canada dans le futur, et ce, malgré la distance qui n’est pas un obstacle pour nos opérateurs économiques. Il faut savoir et il est clair que le marché algérien est très porteur, de par son volume et les engagements conséquents en faveur du développement pris ses dernières années par les Pouvoirs Publics, ce marché est des plus attractifs compte tenu des dispositions juridiques garantissant et facilitant les investissements et enfin tous les autres moyens structurants, humains et matériels, coûts, énergie, main d’œuvre etc. Nous sommes disposés à entreprendre une action novatrice avec nos homologues canadiens qui sont reconnus pour leurs expertises et innovations notamment dans le domaine de la formation professionnelle. Je pense que le premier pas vers la collaboration serait de multiplier les rencontres entre les opérateurs algériens et canadiens qui trouveront l’opportunité de fructifier ensemble les ressources humaines et matérielles offertes par le marché algérien. Je tiens à souligner que la CAP est prête à créer le cadre propice à cette union.