Argentine : Sur un an, l’inflation passe le seuil symbolique des 100 %

Argentine : Sur un an, l’inflation passe le seuil symbolique des 100 %

CRISE - Sur les 12 derniers mois, la hausse des prix s’établit en Argentine à 102,5 %. Pour 2023, le gouvernement table sur une augmentation de 60 %

La crise continue de frapper de plein fouet l’Argentine. L’inflation, qui avait atteint en 2022 un record depuis 32 ans à 94,8 %, a démarré 2023 sous de mauvais auspices, avec une hausse de 6,6 % en février, 13,1 % depuis le début de l’année, crevant le seuil symbolique de 100 % en glissement interannuel.

L’indice de février, publié mardi par l’Institut national de la statistique (Indec), confirme que la décélération observée sur les derniers mois de 2022 était un répit éphémère. Exprimée sur les 12 derniers mois, la hausse des prix s’établit à 102,5 %, et la projection du gouvernement de 60 % pour 2023, sur laquelle il a basé son budget.

Une forte inflation depuis 12 ans

La troisième économie d’Amérique latine reste aux prises avec une inflation chronique, à deux chiffres depuis 12 ans, aux causes multiples, tant internes (déficits budgétaires récurrents, anticipations inflationnistes à grande échelle) qu’externes (impact de la guerre en Ukraine, sécheresse affectant l’agroalimentaire), qui obèrent un redressement économique post-Covid. La croissance pour 2022 s’est établie à 5,2 %, après 10,3 % en 2021. Un rebond - deux ans consécutifs de croissance - inédit depuis 2010-2011, qui venait après trois ans de récession.

Lundi, le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé être parvenu à un accord avec le gouvernement argentin dans le cadre du suivi du programme d’aide existant, ouvrant la voie à un nouveau décaissement de 5,3 milliards de dollars. Ce programme sur 30 mois doit apporter une aide totale de 44 milliards de dollars, refinancement de la dette argentine héritée d’un prêt contracté en 2018 auprès du Fonds.

Le FMI a d’ailleurs félicité une « gestion macroéconomique prudente (par le gouvernement argentin) dans la seconde moitié de 2022 qui a soutenu la stabilité financière et permet de respecter les objectifs prévus par le programme ». Mais il a appelé à « un paquet de mesures plus fortes (…) nécessaire afin de conserver la stabilité macroéconomique, remédier à l’inflation en hausse ». Des mesures délicates pour le gouvernement de centre-gauche dans la perspective d’élections générales en octobre.