Emmanuel Macron reçoit Rishi Sunak pour « renouer les fils » abîmés par le Brexit

Emmanuel Macron reçoit Rishi Sunak pour « renouer les fils » abîmés par le Brexit

DIPLOMATIE - Come together, right now. Emmanuel Macron reçoit Rishi Sunak à Paris ce vendredi 10 mars pour le premier sommet franco-britannique organisé en cinq ans. Une rencontre placée sous le signe du rabibochage ou de la « reconnexion » et du « renouveau », selon le vocable de l’Élysée, après des années de relations orageuses.

Les dirigeants des deux pays n’ont effectivement pas échangé en longueur depuis janvier 2018, et la visite du président français à Sandhurst, en Angleterre. Une certaine anomalie pour ces deux patenaires majeurs, habitués à des grands raouts bilatéraux annuels.

Il faut dire que ces dernières années n’ont pas été de tout repos entre l’Élysée et le 10 Downing street. Les liens, historiques, ont été largement abîmés par le Brexit en juin 2016, les gestions différentes de la pandémie, l’affaire des sous-marins australiens en septembre 2021, ou diverses déclarations hostiles çà et là.

Retrouver le bon vieux temps

Sur un plan plus personnel, les relations ont rarement été au beau fixe entre Emmanuel Macron et l’ex-Premier ministre Boris Johnson. Elles s’étaient encore dégradées avec son éphémère successeure Liz Truss qui avait, un temps, refusé de dire si le président français était un « ami ou ennemi » du Royaume-Uni.

Après ces déclarations un peu « fraîches », « Monsieur Sunak a utilement qualifié la France de pays ami, allié et partenaire », relève-t-on à Paris, laissant penser que l’arrivée au pouvoir du nouveau Premier Ministre britannique facilite ce « renouveau. »

« On renoue les fils, on remet les choses en ordre, on prépare l’avenir. »

La « priorité » est donc aujourd’hui « de reprendre des habitudes de travail communes », souligne-t-on encore au Palais présidentiel, sans nier les difficultés passées. « On n’a pas eu de sommet pendant 5 ans, où on a été percutés par des événements exogènes comme la pandémie et moins exogènes comme le Brexit et comme Aukus. Donc actuellement, on renoue les fils, on remet les choses en ordre, on prépare l’avenir », dit un proche du Président. Le discours est similaire de l’autre côté de la Manche, où l’on évoque un « renew », soit un sommet du renouveau en bon français.

Au-delà de ce rabibochage, et des images symboliques à attendre, les deux dirigeants ont un menu chargé. Le sommet, qui réunira à l’Élysée sept ministres de chaque pays et se terminera par une conférence de presse commune, a pour ambition de relancer la coopération concrète sur plusieurs thèmes clés.

Côté britannique, l’accent est mis sur la lutte contre l’immigration clandestine, source de tensions entre les deux rives de la Manche. Le dossier est hautement sensible pour les conservateurs qui promettent depuis la sortie de l’Union européenne de « reprendre le contrôle » des frontières. D’autant que ces questions seront abordées quelques jours après la présentation d’un projet de loi controversé pour restreindre drastiquement le droit d’asile. Un texte vivement dénoncé par l’ONU et dont l’Élysée minimise pour l’instant sa portée immédiate ainsi que son « impact » sur « les côtes françaises ».

Macron reçoit Rishi Sunak pour « renouer les fils » avec les Britanniques, abîmés depuis le Brexit (photo prise le 7 novembre en Egypt, en marge de la Cop27)

DIPLOMATIE - Come together, right now. Emmanuel Macron reçoit Rishi Sunak à Paris ce vendredi 10 mars pour le premier sommet franco-britannique organisé en cinq ans. Une rencontre placée sous le signe du rabibochage ou de la « reconnexion » et du « renouveau », selon le vocable de l’Élysée, après des années de relations orageuses.

Les dirigeants des deux pays n’ont effectivement pas échangé en longueur depuis janvier 2018, et la visite du président français à Sandhurst, en Angleterre. Une certaine anomalie pour ces deux partenaires majeurs, habitués à des grands raouts bilatéraux annuels.

Il faut dire que ces dernières années n’ont pas été de tout repos entre l’Élysée et le 10 Downing street. Les liens, historiques, ont été largement abîmés par le Brexit en juin 2016, les gestions différentes de la pandémie, l’affaire des sous-marins australiens en septembre 2021, ou diverses déclarations hostiles çà et là.

Retrouver le bon vieux temps

Sur un plan plus personnel, les relations ont rarement été au beau fixe entre Emmanuel Macron et l’ex-Premier ministre Boris Johnson. Elles s’étaient encore dégradées avec son éphémère successeure Liz Truss qui avait, un temps, refusé de dire si le président français était un « ami ou ennemi » du Royaume-Uni.

Après ces déclarations un peu « fraîches », « Monsieur Sunak a utilement qualifié la France de pays ami, allié et partenaire », relève-t-on à Paris, laissant penser que l’arrivée au pouvoir du nouveau Premier Ministre britannique facilite ce « renouveau. »

« On renoue les fils, on remet les choses en ordre, on prépare l’avenir. »

La « priorité » est donc aujourd’hui « de reprendre des habitudes de travail communes », souligne-t-on encore au Palais présidentiel, sans nier les difficultés passées. « On n’a pas eu de sommet pendant 5 ans, où on a été percutés par des événements exogènes comme la pandémie et moins exogènes comme le Brexit et comme Aukus. Donc actuellement, on renoue les fils, on remet les choses en ordre, on prépare l’avenir », dit un proche du Président. Le discours est similaire de l’autre côté de la Manche, où l’on évoque un « renew », soit un sommet du renouveau en bon français.

Au-delà de ce rabibochage, et des images symboliques à attendre, les deux dirigeants ont un menu chargé. Le sommet, qui réunira à l’Élysée sept ministres de chaque pays et se terminera par une conférence de presse commune, a pour ambition de relancer la coopération concrète sur plusieurs thèmes clés.

Côté britannique, l’accent est mis sur la lutte contre l’immigration clandestine, source de tensions entre les deux rives de la Manche. Le dossier est hautement sensible pour les conservateurs qui promettent depuis la sortie de l’Union européenne de « reprendre le contrôle » des frontières. D’autant que ces questions seront abordées quelques jours après la présentation d’un projet de loi controversé pour restreindre drastiquement le droit d’asile. Un texte vivement dénoncé par l’ONU et dont l’Élysée minimise pour l’instant sa portée immédiate ainsi que son « impact » sur « les côtes françaises ».

En attendant Charles

Dans ce contexte, Paris et Londres négocient « les termes d’un renforcement » de leur coopération et des moyens pour contrôler les flux migratoires depuis la France, dans le sillage du traité de Sandhurst signé en 2018, fait savoir la présidence française.

Mais ce n’est pas tout. Emmanuel Macron a signalé sa volonté de renforcer le partenariat de défense avec le Royaume-Uni, gravé dans le marbre par le Traité de Lancaster House en 2010 mais mis en sourdine depuis le Brexit. Le contexte actuel permet de « donner un nouvel élan ». L’invasion russe en Ukraine présente un défi commun aux deux premières armées européennes, les deux seules dotées de l’arme nucléaire en Europe.

C’est d’ailleurs sur l’aide à Kiev que des annonces de coopération sont attendues, en termes de formation et d’équipements. Un « partenariat stratégique » doit par ailleurs être conclu sur l’énergie nucléaire, et des investissements croisés annoncés par des entreprises des deux pays.

Une façon d’évoquer, et surtout d’évacuer tous les dossiers sensibles entre Paris et Londres avant une autre visite, plus symbolique encore, fin mars. Charles III a effectivement choisi la France pour son premier déplacement officiel à l’étranger comme roi. Signe supplémentaire, s’il en est, de la volonté commune d’écrire une nouvelle page de l’histoire franco-britannique. All you need is love.