Tunisie: un 18e sommet de la Francophonie très politique s'achève à Djerba

Tunisie: un 18e sommet de la Francophonie très politique s'achève à Djerba

Le sommet de la Francophonie a touché à sa fin ce dimanche soir. Trente et un chefs d’États et de gouvernements y étaient rassemblés. Un sommet ponctué de retrouvailles et de quelques tensions.

Placé sous le signe du numérique et de l’économie, le sommet de Djerba aura pourtant été très politique, mais aussi électrique.

Mal à l’aise avec la situation qui règne en Tunisie depuis que son président s’est octroyé les pleins-pouvoirs en juillet 2021, le Canadien Justin Trudeau a tout fait pour éviter de croiser le maître de Carthage.

Autre différend, celui qui oppose la RDC au Rwanda. Le Premier Ministre congolais allant jusqu’à bouder la photo de famille pour ne pas apparaître sur un même cliché que Paul Kagamé, le président rwandais. Et c’est justement des tensions sur le continent et dans le monde que se sont entretenus les chefs d’États réunis à Djerba. Ils ont évoqué les grands absents : le Mali, la Guinée et le Burkina-Faso qui n’ont pas été conviés à l’évènement à cause des coups d’États militaires qui y ont eu lieu.

Autre sujet de préoccupation : l’Ukraine. Alors que la guerre va entrer dans son dixième mois, le président Volodymyr Zelensky a pu s’adresser par visioconférence à ses homologues des pays francophones.

Un « succès » selon Louise Mushikiwabo

Ce Sommet est pourtant un « succès » selon Louise Mushikiwabo. Un « succès » personnel en tout cas, car la secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, de nationalité rwandaise vient d’y être élue pour un deuxième mandat.

On notera aussi la très grande affluence populaire au village de la francophonie. Avec parfois 15 000 visiteurs par jour, il a été une ouverture sur le monde bienvenue pour des Tunisiens qui pâtissent d’une crise politique et économique intense.

Le prochain grand rendez-vous de la famille francophone en France aura lieu en 2024 dans la toute nouvelle Cité internationale de la langue française.

Le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, a clôturé dimanche les travaux du 18e sommet de la Francophonie, couronné par l'adoption de la "Déclaration de Djerba".

Les décisions et réclamations inclues dans la Déclaration de Djerba et dans les documents de référence du sommet viennent refléter la détermination des membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) d'être plus ouverts au dialogue, à la concertation et à la solidarité mutuelle, a déclaré M. Saïed, lors de la cérémonie de clôture du sommet.

Force sera d'adopter des solutions innovantes et adaptées aux différents défis multidimensionnels auxquels les pays francophones sont confrontés, a-t-il noté.

M. Saïed a également annoncé que les chefs d'Etat et de gouvernement des pays francophones avaient réélu à l'unanimité, lors d'une séance à huis-clos, la secrétaire générale de l'OIF, Louise Mushikiwabo, pour un nouveau mandat jusqu'en 2026.

Le sommet de Djerba est un succès, qui a permis de dégager des résolutions importantes, a affirmé Mme Mushikiwabo lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet.

Concernant les grandes lignes du programme de l'OIF pour le prochain quadriennat, elle a fait savoir que l'organisation viserait notamment à renforcer la présence de la langue française sur Internet en apportant plus de découvrabilité aux contenus numériques en français.

Selon la cheffe de l'OIF, durant son prochain mandat, l'industrie culturelle francophone sera au devant des priorités de l'organisation. Sur le plan politique, les organes de l'organisation vont se pencher sur le règlement des différents conflits existants entre des pays de l'espace francophone.

Mme Mushikiwabo a également annoncé que la France accueillerait le 19e sommet de la Francophonie qui aura lieu en 2024.