La Chine joue un rôle constructif dans la promotion d'un vrai multilatéralisme, selon un observateur politique français

La Chine joue un rôle constructif dans la promotion d'un vrai multilatéralisme, selon un observateur politique français

La Chine a une propension naturelle au multilatéralisme et sa politique étrangère est fondée sur la coopération et non l'affrontement, la réciprocité et non la rivalité, a déclaré l'observateur politique français Bruno Guigue lors d'une récente interview écrite accordée à Xinhua.

La Chine a toujours préconisé un multilatéralisme caractérisé par les avantages réciproques et le développement en commun, selon M. Guigue. "La Chine a multiplié les efforts en faveur d'une coopération multilatérale pacifique, tous azimuts, sans exclusive et sans préjugé. La Chine entretient des relations cordiales avec des pays très différents, car la politique chinoise d'expansion économique est basée sur la coopération dont les termes incluent toujours le respect des décisions souveraines de chaque partenaire", a-t-il indiqué.

D'après M. Guigue, qui est également chroniqueur de politique internationale, "le multilatéralisme demeure bel et bien la planche de salut, dans un monde traversé de contradictions où se multiplient les conflits".

"La coopération internationale ne porte ses fruits que si les principales puissances appliquent les principes définis par la Charte des Nations Unies et ne cherchent pas à imposer leur hégémonie", a-t-il affirmé.

Aux yeux de M. Guigue, les Etats-Unis ont cherché ces dernières années à organiser une alliance contre certains pays, sous prétexte du "multilatéralisme", qui est en fait un "faux" multilatéralisme nuisible à la stabilité et la paix du monde.

"Les tentatives de Washington visant à encercler certains pays au moyen d'un réseau d'alliances politico-militaires sont typiques de l'hégémonisme américain. Ces dispositifs, en effet, visent autant à vassaliser leurs alliés qu'à contenir la montée d'autres pays", a-t-il observé.

"Il faudrait que les Européens comprennent que s'aligner sur la politique américaine est contraire à leurs intérêts. La vocation de l'Europe, c'est d'être un pont entre l'Occident et l'Asie, une zone d'échanges économiques et culturels, un pôle d'innovation qui communique avec le reste du monde et contribue à son développement. Mais pour jouer ce rôle de passeur ou de médiateur, l'Europe doit s'affranchir de la tutelle des Etats-Unis, elle doit rompre avec l'atlantisme", a souligné M. Guigue.

M. Guigue a plaidé pour davantage de coopération franco-chinoise sur la préservation du multilatéralisme. "Forte de sa longue tradition diplomatique, la France a pour vocation de défendre l'équilibre mondial et européen. En unissant leurs efforts, la France et la Chine peuvent faire advenir un monde plus sûr et plus juste".

M. Guigue habite dans le département français de La Réunion, dans l'océan Indien et à l'est de l'Afrique, ce qui lui permet d'observer de près la coopération sino-africaine. "En Afrique, la Chine ne s'ingère pas dans les affaires intérieures d'autres pays et elle construit des routes, des aéroports et des hôpitaux. Autrement dit, elle privilégie les investissements civils qui fournissent les bases du développement de l'ensemble du continent africain", a-t-il fait remarquer.

A propos de la soi-disant "menace de la Chine", M. Guigue a indiqué que la Chine "conquérante" et "agressive" dont parlaient certains médias occidentaux était "une Chine imaginaire" et qu'il s'agissait d'"un pur produit de la propagande belliciste".

"Les Occidentaux n'ont rien à craindre de la Chine, car ce pays n'a jamais eu d'intention belliqueuse à leur égard, et n'a jamais cherché à leur imposer son hégémonie", a-t-il estimé.

D'après M. Guigue, également chercheur en philosophie politique, ce qui caractérise la philosophie traditionnelle chinoise, c'est la représentation d'"un monde pluriel et d'une humanité composite". "C'est cette conception de l'unité dans la diversité qui fonde un universalisme inclusif, et non exclusif. Et bien sûr, c'est ce qui fonde la position de la Chine sur la scène internationale, quand elle défend le respect de la souveraineté nationale, s'oppose à toute forme d'ingérence et plaide pour l'approche multilatérale des problèmes du monde", a-t-il analysé.

Etant haut fonctionnaire du ministère français de l'Intérieur de 1990 à 2008, M. Guigue a eu un intérêt particulier sur la Chine depuis longtemps. Ces dernières années, il a rédigé plusieurs articles réfutant des allégations mensongères diffusées par les médias occidentaux contre la Chine. En 2021, il a notamment coopéré avec Maxime Vivas et d'autres personnalités pour publier le livre "La Chine sans œillères", en vue de présenter au public occidental une Chine réelle avec des témoins et des preuves.

Afin de se rendre compte des réalités chinoises, M. Guigue a voyagé plusieurs fois dans ce pays. "J'ai notamment choisi d'aller à la rencontre des habitants des zones rurales dans le Guangxi, le Jiangxi et le Yunnan. Que ce soit dans le métro de Guangzhou ou les campagnes du Yunnan, on se sent bien, les gens sont respectueux, ils semblent sereins même s'ils sont très occupés. Cette tranquillité du peuple chinois provient du sentiment que la Chine va de l'avant. A mes yeux, la sérénité du peuple chinois est l'expression palpable de sa réussite matérielle et spirituelle", a raconté M. Guigue.

"Lorsqu'on visite la Chine aujourd'hui, on voit un pays très moderne, une population très active, une culture riche et diversifiée, un patrimoine historique incroyable. Aller à la rencontre de la Chine en apprenant sa langue, bien sûr, comme j'essaie de le faire, est davantage qu'un enrichissement personnel. C'est plus encore qu'une ouverture salutaire à l'autre", a-t-il conclu.