Suède : la Première ministre reconnaît sa défaite et démissionne

Bouleversement politique ce mercredi en Suède. La Première ministre suédoise Magdalena Andersson a reconnu la défaite de la gauche et la victoire du bloc droite et de l'extrême droite aux élections législatives, après un comptage quasi complet des voix. En conséquence, la dirigeante sociale-démocrate a annoncé, au cours d'une conférence de presse, sa démission, qui sera officiellement présentée jeudi.
Un bloc inédit réunissant la droite et l’extrême droite a remporté à une faible majorité les élections législatives en Suède face à la gauche sortante. Au terme d'une dernière journée de comptage du scrutin très serré de dimanche, la Première ministre sortante, la sociale-démocrate Magdalena Andersson, a reconnu la défaite de son camp et annoncé sa démission, effective dès ce jeudi. « Merci pour la confiance - maintenant, nous allons remettre de l'ordre en Suède! », a immédiatement réagi sur Facebook celui qui doit lui succéder, le chef du parti conservateur Ulf Kristersson. « Je commence maintenant le travail pour former un nouveau gouvernement efficace », a-t-il ajouté.
Un scrutin ultra-serré
Avec 176 sièges, dont 73 pour le parti d'extrême droite des Démocrates de Suède (SD), le bloc de quatre partis devance de très peu celui de gauche (173 sièges), selon un comptage quasi final portant sur plus de 99% des bureaux de vote, dont le résultat a été rendu public par l'autorité électorale.
Les élections de dimanche étaient si serrées qu’il a fallu attendre un comptage de quelques dizaines de milliers de voix manquantes mercredi pour valider les résultats complets, qui ont finalement fait basculer un siège de plus de la gauche vers la droite.
L'extrême droite devient le deuxième parti du pays
La bascule est historique : jamais jusqu'ici un gouvernement suédois ne s'était appuyé au Parlement sur les Démocrates de Suède, le grand vainqueur des élections avec 20,6% des voix et un nouveau rang de deuxième parti du pays.
Héritier d'un groupe néonazi à sa création en 1988, le parti d'extrême droite s'est peu à peu banalisé dans le paysage politique suédois, entrant au Parlement en 2010 avec 5,7% des suffrages, puis grimpant à chaque élection, sur fond de forte immigration et de problèmes de gangs criminels en Suède.
Bien que les SD soient le premier parti de la majorité des droites, son dirigeant n'est pas en mesure d'avoir le soutien des trois autres partis pour devenir Premier ministre, poste promis à Ulf Kristersson. Un des points les plus compliqués concerne l'ambition affichée par les SD de faire partie du gouvernement. Les trois partis de droite traditionnelle (Modérés, chrétiens-démocrates et Libéraux) y sont défavorables.