L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan ratifiée par le Parlement

L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan ratifiée par le Parlement

La Suède et la Finlande ont d’ores et déjà le soutien de plusieurs pays, dont la France. Restés neutres en matière d’alliance militaire tout au long de la Guerre froide, les deux pays nordiques avaient soumis le 18 mai dernier leur demande d’adhésion à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) en raison de la guerre en Ukraine . « Un moment historique à un moment critique pour notre sécurité », laissait même entendre l’Otan . Mais désormais, la balle est dans le camp de l’institution car l’adhésion doit être ratifiée par tous les États membres (30) afin de bénéficier de la protection de l'article 5 de la Charte de l'Otan en cas d'attaque. Mardi soir, la France a fait un premier pas vers ce processus.

Les députés ont adopté le texte par 209 voix contre 46 avec le soutien des Républicains, du Parti socialiste (PS) et des écologistes. Le Rassemblement national s’est abstenu et La France insoumise a voté contre. Avec ce vote, la France rejoint « vingt alliés » qui « ont déjà ratifié les protocoles », s’est félicitée la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, soulignant qu’il s’agissait d’une « décision historique et majeure » des deux pays dont la « neutralité constituait jusqu'ici un principe cardinal ». La ministre a rappelé qu’avec l’Otan, il « s'agit de défense collective » et « en aucun cas d'être offensif », fustigeant par ailleurs le recours d'une « puissance à la force brute » avec une « violence inouïe », des « exactions, viols, assassinats et déportations ».

Blocage de la Turquie ?

Le texte avait été adopté très largement au Sénat la semaine passée mais plusieurs parlementaires avaient dénoncé le « chantage » de la Turquie. Car si Recep Tayyip Erdogan avait donné son accord fin juin pour l’adhésion des deux pays, le président turc avait ensuite menacé de bloquer le processus , accusant les deux pays de bienveillance envers le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés qu'Ankara considère comme des organisations terroristes. « S'ils remplissent leur devoir, nous soumettrons (le mémorandum) au parlement en vue de son adoption », avait concédé Recep Tayyip Erdogan, avant de menacer : « S'ils ne le font pas, il est hors de question pour nous de l'envoyer au parlement... »