Pour Emmanuel Macron, « la Russie ne peut, ni ne doit gagner » la guerre en Ukraine

Pour Emmanuel Macron, « la Russie ne peut, ni ne doit gagner » la guerre en Ukraine

A l’issue du G7 organisé en Bavière, Emmanuel Macron s’est exprimé au cours d’une conférence de presse. Le chef de l’Etat a rappelé les engagements pris par le groupe des sept en faveur de l’Ukraine. « Notre soutien […] et nos sanctions […] se maintiendront aussi longtemps que nécessaire avec l’intensité nécessaire », a-t-il indiqué.

« Ce n’est pas l’Ouest qui s’oppose au reste du monde, mais bien le camp de la paix contre le camp de la guerre »

Lors de la conférence de presse organisée en clôture du sommet international ce 28 juin, le chef d’Etat français a de nouveau martelé un message de soutien indéfectible de l’Ouest à Kyiv : « Notre soutien à l’Ukraine et nos sanctions contre la Russie se maintiendront aussi longtemps que nécessaire avec l’intensité nécessaire durant les prochaines semaines et les prochains mois. ». Quelques jours après la conquête de la ville de Sievierodonetsk dans le Donbass par les forces armées russes, le président français considère que « la Russie ne peut, ni ne doit, gagner » la guerre, un discours tranchant par rapport à l’appel lancé par le Président au Parlement européen quelques semaines plus tôt, de « ne pas humilier la Russie ». Ces propos avaient indigné et irrité de nombreux dirigeants politiques européens et notamment Volodymyr Zelesnky.

Emmanuel Macron a indiqué que la France continuera « de sanctionner la Russie, de soutenir l’Ukraine et son peuple pour obtenir soit une victoire complète de l’Ukraine, soit la possibilité, dans des termes et au moment choisi par les Ukrainiens, de négociations selon leurs propres conditions. Il n’y a pas d’autre option que le G7 et la France soutiennent. » « Ce n’est pas l’Ouest, qui s’oppose au reste du monde mais bien le camp de la paix contre le camp de la guerre », indique le dirigeant français. Emmanuel Macron est également revenu sur l’engagement pris par le G7 de financer la reconstruction du pays. « Une plateforme européenne portera le financement et nous avons décidé de donner de la cohérence à nos initiatives entre Européens et non Européens afin d’organiser ces efforts », a précisé le président. « La guerre est loin d’être terminée, mais il y a un enjeu de reconstruction dès cette phase de la guerre. »

Le chef de l’Etat partage le constat établi par le président ukrainien, d’une guerre qui risque de s’installer dans la durée. « Quand il [Volodymyr Zelensky, ndlr] donne cet objectif de fin d’année, nous sommes à quatre mois de guerre. La fin d’année est encore loin et nous mesurons tout ce que cela représente. Personne ne s’inscrit dans une fin de la guerre dans les prochaines semaines ou les mois qui viennent », explique-t-il. « Maintenant il est clair que l’agression lancée par la Russie sur le sol ukrainien a un objectif : la reddition de l’Ukraine. »

« Nous livrons des armes, des équipements et des munitions pour aider le peuple et l’armée ukrainienne à se défendre sur son sol, jamais pour attaquer un territoire. »

Interrogé sur l’intensification des livraisons d’armes françaises et le risque d’une possible escalade militaire, Emmanuel Macron précise que la doctrine nationale sur la nature des équipements livrés en Ukraine n’a pas changé d’un iota. Dans une interview accordée au Parisien publiée le 27 juin, le ministre des armées, Sébastien Lecornu, annonce l’envoi prochain « de quantités significatives » de blindés français à l’Ukraine. « La situation s’intensifie mais nous ne changeons pas de grammaire. Nous avons déjà livré des blindés. Nous livrons des canons ‘Caesar’. Nous livrons des armes, des équipements et des munitions pour aider le peuple et l’armée ukrainienne à se défendre sur son sol, jamais pour attaquer un territoire et c’est un élément essentiel », précise le chef de l’Etat. « Nous intensifions [les livraisons, ndlr] car il y a une armée qui résiste. Nous l’aidons à résister et la France est au rendez-vous de ce soutien. » Le président confirme la livraison des six canons Caesar supplémentaires dans les semaines à venir aux forces armées ukrainiennes.

La Russie « Etat parrain du terrorisme ? » « La France ne suit pas cette méthodologie », explique Emmanuel Macron

Au lendemain du bombardement russe qui a fait plus de vingt morts dans un centre commercial à Krementchouk, ville située à plus de 200 kilomètres du front, Volodymyr Zelensky a demandé à la communauté internationale que la Fédération de Russie soit reconnue comme « Etat parrain du terrorisme. » « La France ne suit pas cette méthodologie », indique Emmanuel Macron qui reconnaît l’existence « de crimes de guerre » commis par l’armée russe en Ukraine. « Nous aidons à l’établissement de la vérité pour qualifier ces crimes », poursuit-il. En visite à Kyiv le 16 juin, le président de la République vante l’aide apportée par l’Hexagone à la justice ukrainienne. « Nous avons envoyé des enquêteurs, j’étais à leurs côtés, il y a quelques jours. Gendarmes et magistrats enquêtent avec la procureure générale d’Ukraine […]. Ils permettront de faire la vérité. » Le président de la République appelle à ce que les auteurs de ces exactions et de ces crimes soient traduits devant la justice ukrainienne et internationale.