Face à l’inflation galopante aux Etats-Unis, la Fed relève fortement ses taux directeurs

Face à l’inflation galopante aux Etats-Unis, la Fed relève fortement ses taux directeurs

C’est une augmentation jamais vue « depuis 1994 », rappelle le Wall Street Journal. Determinée à lutter contre l’inflation (+ 8,6% en mai), la banque centrale américaine (Fed) a relevé mercredi ses taux directeurs de trois quarts de points. Cette hausse « est inhabituellement importante », a admis le président de la Fed, Jerome Powell, lors d’une conférence de presse.

« Il y a douze jours, avant la période de discrétion que s’imposent les membres du comité de politique monétaire de la Fed, il n’était pourtant question que d’augmenter les taux de 0,5 point de pourcentage », note Le Soir. Si la Fed a finalement décidé de « sortir l’artillerie lourde », c’est en raison de « chiffres de l’inflation plus mauvais qu’attendus et d’enquêtes auprès des consommateurs indiquant que les Américains anticipaient le maintien d’une inflation forte à long terme », analyse le quotidien belge.

Craintes d’une nouvelle récession

Cette « décision va rendre plus coûteux les prêts immobiliers (...) et un large éventail d’investissements commerciaux », note le Washington Post en rappelant que cette hausse vise à « calmer une économie en surchauffe ». La Fed cherche à « freiner les dépenses de consommation, de sorte que la demande de biens et de services chute, ce qui doit contribuer à faire baisser les prix », explique le quotidien américain. Mais les investisseurs et certaines entreprises redoutent que cette volonté de maîtriser l’inflation « ne refroidisse trop l’économie, déclenchant une nouvelle récession et une vague de licenciements ».

Jerome Powell a « très clairement indiqué qu’une hausse des taux tout aussi démesurée devrait être attendue lors de la prochaine réunion [de la banque centrale américaine] en juillet, à moins que les hausses de prix ne s’atténuent », remarque le Guardian. « Dans la perspective d’aujourd’hui, une augmentation de 50 points de base ou de 75 points de base semble très probable », a précisé le président de la Fed.

« La grande question est maintenant de savoir si la Fed peut augmenter ses taux à un rythme plus rapide qu’elle ne l’avait prévu auparavant et faire baisser l’inflation, sans précipiter l’économie dans une récession pure et simple », note le New Yorker. Selon une enquête menée par le Financial Times et l’Université de Chicago, publiée dimanche, « plus des deux tiers des économistes universitaires pensent que Powell n’y arrivera pas : ils prédisent qu’une récession commencera l’année prochaine », rappelle le magazine.

Mais les prévisions des économistes « ne sont généralement pas meilleures que celles de la Fed, et Powell insiste sur le fait que tout n’est pas perdu », remarque le New Yorker. Interrogé sur un nouveau rapport « indiquant que les ventes au détail avaient légèrement reculé le mois dernier, il a déclaré que les dépenses globales restaient fortes et qu’il n’y avait pas encore de signe d’un ralentissement plus large de l’économie ».