États-Unis. La culture d’entreprise toxique imposée par l’empereur déchu de la pizza

États-Unis. La culture d’entreprise toxique imposée par l’empereur déchu de la pizza

C’est ainsi que le journal Forbes a ouvert la polémique le 11 juillet dernier : “John Schnatter – fondateur et ambassadeur de la chaîne de pizzerias Papa John’s – a utilisé le mot ‘nègre’ lors d’une téléconférence en mai. Mercredi 18 juillet, il l’a confirmé dans un communiqué transmis par courriel à Forbes.” Le 12 juillet, Schnatter a démissionné de son poste de président du conseil d’administration.

Une descente aux enfers

Le magazine économique publie une longue enquête sur le magnat de la pizza et rappelle qu’“il y a deux ans, John Schnatter se pensait intouchable. Il s’est en effet bâti un empire et “son entreprise comptait 5 000 restaurants et enregistrait 1,7 milliard de dollars [1,45 milliard d’euros] de recettes ; sa fortune était estimée à 950 millions de dollars [811 millions d’euros].” Pourtant, l’homme de 56 ans n’en était pas à sa première controverse : “En novembre 2017, il a critiqué la façon dont la NFL gérait les manifestations de certains joueurs noirs pendant l’hymne national [qui s’agenouillent pour dénoncer les discriminations aux États-Unis], qualifiant cette affaire de ‘fiasco’. Les actions de Papa John’s ont alors chuté de 11 % en quelques heures et la tendance a continué à la baisse.”

De l’entreprise créée en 1984 dans le restaurant de son père, Schnatter a fait émerger un géant de la distribution de nourriture. L’image du créateur de la firme était alors inébranlable : “Les premiers employés félicitent Schnatter d’avoir dopé la croissance de l’entreprise.” Pourtant, petit à petit, les langues se délient : “En 1999, une jeune femme, Lesli Workman, a porté plainte contre Schnatter, l’accusant de l’avoir tripotée lors d’une soirée. Lorsque les difficultés économiques commencent à apparaître, l’entrepreneur révèle sa vraie nature : “En 2005, après trois ans de bénéfices en baisse, Schnatter a quitté son poste de PDG. Nigel Travis, alors PDG de Blockbuster, a été engagé pour le remplacer. Le journal économique poursuit :