Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé ce 30 mars un ordre mondial

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé ce 30 mars un ordre mondial

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé ce 30 mars un ordre mondial plus «juste» en partenariat avec la Chine, lors de sa première visite dans l’Empire du milieu depuis l’invasion de l’Ukraine, en février.

«Nous vivons une étape très sérieuse dans l’histoire des relations internationales», a déclaré le chef de la diplomatie du Kremlin, lors de son entretien bilatéral avec son homologue chinois, Wang Yi.

«Je suis convaincu qu’à l’issue de cette étape, la situation internationale sera nettement plus claire, et que nous, ensemble avec vous, et avec nos partisans, nous dirigerons vers un ordre mondial multipolaire, juste, démocratique», a-t-il lancé au ministre chinois.

« Les relations sino-russes consistent en une non-alliance, une non-confrontation et ne ciblent aucune tierce partie », a annoncé Wang Wenbin, uporte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Il n’y a pas de plafond pour la coopération Chine-Russie, pas de plafond pour la paix, pas de plafond pour sauvegarder la sécurité, et pas de plafond pour s’opposer à l’hégémonie », a ajouté ce dernier.

Dans un communiqué diffusé par Moscou, les deux pays ont annoncé vouloir «poursuivre l’approfondissement de la coordination en politique étrangère» et «élargir l’action commune», mais sans annoncer de mesures concrètes de soutien de la Chine à la Russie.

«Opposition à l’hégémonie»

Les puissances occidentales ont mis en garde Pékin contre tout soutien au régime du président russe Vladimir Poutine qui permettrait à Moscou d’atténuer l’impact des sanctions.

Les entreprises chinoises font preuve de prudence dans leurs échanges avec la Russie, de peur d’être frappées par ricochet par ces sanctions.

M. Lavrov a donc dû se contenter d’une réaffirmation du caractère illimité de l’amitié entre les deux pays face au rival américain commun.

«La coopération sino-russe est sans limite. Notre recherche de la paix est sans limite, notre défense de la sécurité est sans limite, notre opposition à l’hégémonie est sans limite», a énuméré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, interrogé sur la visite du ministre russe.

Depuis le 24 février, Pékin s’est refusé à condamner l’invasion de l’Ukraine.

Début mars, Wang Yi avait même salué une amitié «solide comme un roc» avec Moscou, et défendu les préoccupations «raisonnables» de la Russie pour sa sécurité.

Quelques semaines avant la guerre, Vladimir Poutine avait lui-même été chaleureusement reçu par son homologue chinois Xi Jinping à Pékin. Les deux pays avaient déjà célébré une amitié «sans limites» et dénoncé «l’extension» de l’OTAN.

Sergueï Lavrov est en Chine pour une réunion de deux jours consacrée à l’Afghanistan, durant laquelle il devrait côtoyer un diplomate américain. La réunion rassemble les sept pays voisins de l’Afghanistan: outre la Russie et la Chine, elle regroupe le Pakistan, l’Iran, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan. Le chef de la diplomatie des talibans au pouvoir à Kaboul, Amir Khan Muttaqi, est également attendu, selon l’agence de presse, Xinhua.

MÉCANISME DE CONSULTATION « CHINE-ETATS-UNIS-RUSSIE+ »

Parallèlement doit se tenir une réunion du mécanisme de consultation « Chine-Etats-Unis-Russie + » sur la question afghane se tiendra lors de la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan à Tunxi, dans la province chinoise de l’Anhui.

Elle a lieu les 30 et 31 mars, a déclaré mardi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Le porte-parole, Wang Wenbin, a déclaré lors d’un point de presse quotidien que Yue Xiaoyong, envoyé spécial pour les affaires afghanes du ministère chinois des Affaires étrangères, présidera la réunion.

Des représentants spéciaux pour la question afghane des Etats-Unis, de la Russie et du Pakistan participeront à la réunion. Le conseiller d’Etat et ministre des Affaires étrangères de la Chine, Wang Yi, rencontrera collectivement les représentants de toutes les pays concernés.

« La Chine espère que cette réunion fonctionnera positivement de concert avec la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan », a noté Wang Wenbin, afin de consolider le consensus de toutes les parties sur la question afghane.

Ce dernier a ajouté que la Chine espérait également encourager les nations de la région et la communauté internationale à accroître leur soutien à la reconstruction pacifique de l’Afghanistan pour l’aider à atteindre rapidement la paix, la stabilité et le développement.

Selon un porte-parole du département d’État américain, le représentant spécial de Washington pour l’Afghanistan, Tom West, doit assister à la réunion.

Ces réunions surviennent une semaine après une visite à Kaboul du ministre chinois des Affaires étrangères, pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir des fondamentalistes islamistes en août 2021.

La Chine partage une petite frontière de 76 kilomètres à très haute altitude avec l’Afghanistan. Pékin craint depuis longtemps que l’Afghanistan ne devienne une base de repli pour les séparatistes et islamistes de l’ethnie ouïghoure, majoritaire dans sa vaste région du Xinjiang (nord-ouest).