Le chef de l'ONU met en garde contre un risque d'échec de la COP26

Le chef de l'ONU met en garde contre un risque d'échec de la COP26

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a averti vendredi qu'il existait un risque élevé d'échec de la prochaine Conférence des Nations Unies sur les changement climatiques, ou COP26, qui aura lieu en novembre à Glasgow, en Écosse.

La COP26 a publié vendredi son rapport de synthèse sur les contributions déterminées au niveau national. Selon le rapport, il est nécessaire de réduire de 45 % les émissions d'ici 2030 pour atteindre la neutralité carbone d'ici le milieu du siècle, précisant que les données de vendredi impliquent une augmentation de 16% des émissions en 2030 par rapport aux niveaux de 2010.

"Le monde est sur une voie catastrophique allant vers 2,7 degrés de réchauffement. Il existe un risque élevé d'échec de la COP26", a-t-il déclaré à l'occasion du Forum des économies majeures sur l'énergie et le climat, convoqué par le président américain Joe Biden.

"Il est clair que chacun doit assumer ses responsabilités. Nous devons être plus ambitieux en matière de financement, d'adaptation et d'atténuation", a souligné M. Guterres.

Sur le plan financier, les pays développés doivent tenir leur engagement de longue date de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour soutenir l'action en faveur du climat dans les pays en développement. Le soutien des institutions financières internationales est également essentiel, et il en va de même pour la mobilisation de l'aide du secteur privé, à la fois financière et technologique, a-t-il déclaré.

Par ailleurs, a dit M. Guterres, les niveaux de financement pour la composante cruciale de l'adaptation au climat sont encore bien trop faibles. Les pays en développement n'ont en effet reçu que 16,8 milliards de dollars en 2018, contre des coûts d'adaptation de quelque 70 milliards de dollars. Ces coûts devraient atteindre 300 milliards de dollars par an d'ici 2030. "Nous devons consacrer au moins 50 % du financement climatique à l'adaptation", a-t-il ajouté.

"En ce qui concerne l'atténuation, je comprends le principe des responsabilités communes mais différenciées. Et les pays développés doivent certainement prendre les devants. Mais il est essentiel que plusieurs économies émergentes fassent un effort supplémentaire et contribuent efficacement à la réduction des émissions", a-t-il noté.

Selon le chef de l'ONU, l'un des principaux défis est l'utilisation du charbon. "Si toutes les centrales à charbon prévues deviennent opérationnelles, nous ne serons pas seulement nettement au-dessus de 1,5 degré, mais bien au-dessus de 2 degrés, et alors les objectifs de (l'Accord de) Paris partiraient en fumée", a-t-il averti.

Il est nécessaire de créer des coalitions de solidarité entre les pays qui dépendent encore fortement du charbon et les pays qui ont les ressources financières et techniques pour soutenir les transitions, a souligné M. Guterres.

La lutte contre le changement climatique ne réussira que si les grandes économies s'unissent pour promouvoir plus d'ambition, plus de coopération et plus de crédibilité, a-t-il conclu.