L'Arabie annonce le rétablissement de ses relations avec le Qatar

L'Arabie annonce le rétablissement de ses relations avec le Qatar

L'Arabie saoudite et le Qatar sont convenus mardi de rétablir de pleines relations diplomatiques, a annoncé le ministre saoudien des Affaires étrangères.

Les trois pays (Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte) qui imposaient avec l'Arabie un embargo diplomatique et économique au Qatar depuis 2017 vont eux aussi rétablir leurs relations avec l'émirat.

À l'issue d'un sommet régional en Arabie saoudite, le ministre saoudien des Affaires étrangères a annoncé le rétablissement total des relations diplomatiques entre le Qatar et les quatre pays du Golfe qui le boycottaient depuis plus de trois ans. 

Les quatre pays arabes qui boycottaient le Qatar ont décidé mardi de rétablir des relations diplomatiques complètes avec Doha, mettant fin à un isolement de plus de trois ans de ce pays du Golfe qui était accusé de défier ses voisins. "Il a été décidé aujourd'hui, grâce à la sagesse de dirigeants du Golfe et de l'Egypte, de tourner la page et de rétablir toutes les relations diplomatiques" avec le Qatar, a déclaré à la presse le prince Fayçal ben Farhane Al-Saoud, chef de la diplomatie saoudienne, à l'issue d'un sommet du Golfe.

L'Arabie saoudite et trois pays alliés -- les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte -- avaient rompu en juin 2017 leurs relations diplomatiques avec le Qatar, l'accusant de soutenir des groupes islamistes, de trop s'entendre avec leurs adversaires iranien et turc ou encore de semer le trouble dans la région. Les Qataris, qui ont toujours démenti, se disaient victimes d'un "blocus" et d'une atteinte à leur souveraineté.

Les spécialistes mettent en doute une normalisation rapide

Les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et l'Egypte ont signé une "déclaration d'Al-Ula" et un communiqué final du sommet en présence de Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain Donald Trump. Les deux textes portent sur la coopération multilatérale et ne font aucune mention du différend avec le Qatar.

Le quatuor avait formulé treize conditions à la reprise des relations, notamment la fermeture d'Al-Jazeera, chaîne honnie de nombreux régimes arabes, des engagements sur la fin du financement de groupes extrémistes ou la fermeture d'une base militaire turque au Qatar. Doha ne s'est plié à aucune de ces demandes. Mais les médias respectifs de l'Arabie saoudite et du Qatar, à la verve habituellement si amère vis-à-vis du camp adverse, ont radicalement changé de ton. Diplomates et spécialistes mettent toutefois en doute une normalisation rapide et complète.