Brexit : les conditions d'un accord ne sont toujours "pas réunies", les négociations suspendues

Brexit : les conditions d'un accord ne sont toujours

La perspective d'un no deal se rapproche dangereusement. Malgré une semaine de discussions intensives à Londres, les conditions d'un accord post-Brexit entre l'UE et le Royaume-Uni "ne sont pas réunies" en raison de "divergences significatives sur une concurrence équitable, la gouvernance et la pêche", a annoncé vendredi 4 décembre au soir le négociateur européen Michel Barnier sur Twitter. Les négociateurs ont convenu de faire "une pause" dans les discussions. Le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen feront "un état des lieux" des discussions samedi après-midi, a-t-il ajouté.

Le Brexit s'est formellement produit le 31 janvier dernier mais une période de transition qui en gèle les effets a alors débuté pour permettre aux deux parties de s'accorder sur leurs relations futures, notamment commerciales. Elle s'achève le 31 décembre. Passé ce délai, le divorce deviendra réalité, avec ou sans accord.

A moins d'un mois de la rupture, plusieurs responsables européens avaient auparavant laissé entendre qu'un accord pourrait être conclu ce week-end, alors que la Grande-Bretagne jugeait les discussions toujours "très difficiles" et se disait déterminée à rétablir sa souveraineté. Le gouvernement français a quant à lui menacé d'opposer son veto à un éventuel accord qui ne le satisferait pas.

"Je veux croire qu'on aura un bon accord"

"La France a comme tous ses partenaires un droit de veto, et nous ferons notre propre évaluation de ce projet d'accord s'il existe. Nous le devons à nos pêcheurs et à d'autres secteurs économiques", a déclaré Clément Beaune, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, sur Europe 1.

"Mais je veux croire qu'on aura un bon accord. Pour avoir un bon accord, le mieux c'est d'être francs. Nous avons toujours été transparents, parfois les Britanniques un peu moins, sur nos intérêts", a-t-il ajouté.

"Il faut se préparer à un risque de no deal, c'est-à-dire qu'au 31 décembre, nous n'ayons plus un libre accès au marché britannique, et réciproquement. Mais ce n'est pas ce que l'on souhaite et la négociation à l'heure où nous parlons se poursuit avec Michel Barnier, qui est à Londres", a souligné Clément Beaune.

Le président du Conseil européen a rappelé le calendrier vendredi matin lors d'une conférence de presse : le prochain conseil européen réunira les chefs d'Etat et de gouvernement en visioconférence les 10 et 11 décembre, soit jeudi et vendredi prochains. Ce sera l'ultime occasion pour eux de prendre position, à moins d'une énième modification des dates butoirs dans ce feuilleton qui dure depuis quatre ans et demi. Selon un responsable européen, les Vingt-Sept pourraient se retrouver de nouveau après le conseil européen de la semaine prochaine.