Les changements phare que Biden pourrait engager dès le "jour 1"

Les changements phare que Biden pourrait engager dès le

Le démocrate Joe Biden a établi une longue liste de mesures qu'il prendrait s'il le pouvait, notamment pour "corriger" des politiques mises en oeuvre par le président républicain Donald Trump.

Maintenant qu'il est donné vainqueur de l'élection présidentielle de mardi aux Etats-Unis, l'ancien sénateur et vice-président entend avec ses équipes entamer des changements dès son "jour 1" à la Maison blanche, le 20 janvier prochain.

Voici des sujets sur lesquelles Joe Biden entend se pencher rapidement :

ÉPIDÉMIE DE CORONAVIRUS

Joe Biden a déclaré que contrôler la crise sanitaire était au sommet de ses priorités. Il entend pousser pour que le port du masque soit recommandé au niveau national, un changement que les experts sanitaires considèrent bénéfique pour sauver des milliers de vies. Toutefois l'autorité légale dont dispose le locataire de la Maison blanche pour mettre en oeuvre une telle mesure n'est pas certaine.

Le démocrate a aussi promis un nouveau partenariat public-privé destiné à accroître la production de kits de dépistage et les équipements dont disposent les laboratoires, tout en coordonnant l'accès à ces services. Il a annoncé qu'il rendrait les tests de dépistages, les traitements et les vaccins contre le COVID-19 gratuits pour tous les Américains.

ÉCONOMIE

Supprimer une grande partie des baisses d'impôts décidées par Donald Trump en faveur des entreprises et de la classe aisée est une autre promesse majeure de Joe Biden. L'ancien vice-président a dit vouloir s'y attaquer dès qu'il serait élu, mais de telles réformes nécessitent l'aval du Congrès. Il entend par ailleurs renforcer les droits dont disposent les syndicats de travailleurs.

Joe Biden a établi un axe principal pour remettre l'économie américaine sur les rails après les ravages provoqués par la crise sanitaire du coronavirus, en contraignant les agences gouvernementales à acheter des produits et services aux Etats-Unis afin d'alimenter la demande intérieure. Il peut parvenir à ses fins en utilisant les ressources déjà approuvées par le Congrès et en donnant des ordres aux agences bientôt sous son contrôle.

DROITS CIVIQUES

Au cours des 100 premiers jours de son mandat, Joe Biden devrait oeuvrer à faire adopter un projet de loi sur l'égalité ("Equality Act") qui prévoit la mise en place de nouvelles protections contre les discriminations basées sur l'identité sexuelle.

En plus de cette promesse, on s'attend à ce que l'ancien sénateur publie un décret présidentiel pour promouvoir la diversité et l'inclusion au sein du gouvernement fédéral, tout en mettant sur pied à la Maison blanche un conseil sur l'égalité des genres qui sera chargé de coordonner des politiques en lien avec les droits des femmes.

Joe Biden veut par ailleurs renforcer le contrôle des armes et a promis d'utiliser son pouvoir exécutif pour "interdire l'importation d'armes d'assaut".

IMMIGRATION

Dès son premier jour à la tête du pays, le président élu compte transmettre au Congrès un projet de loi sur l'immigration qui établirait un parcours permettant aux quelque 11 millions d'immigrés vivant illégalement aux Etats-Unis, selon les estimations, d'obtenir la citoyenneté américaine. Il s'agit d'un objectif qu'ont tenté d'atteindre en vain de nombreuses administrations, démocrates comme républicaines.

Parallèlement, Joe Biden souhaite rétablir le programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals) qui protège d'expulsion des centaines de milliers de jeunes migrants arrivés illégalement avec leurs parents aux Etats-Unis alors qu'ils étaient mineurs - les "Dreamers", comme ils sont surnommés. Donald Trump a restreint les mesures de protection prévues par le programme.

Joe Biden a aussi déclaré qu'il suspendrait les expulsions de migrants durant ses 100 premiers jours à la Maison blanche. Il a promis de signer un décret présidentiel pour créer un groupe de travail chargé de réunir plus de 500 enfants séparés de leurs parents à la frontière avec le Mexique par l'administration Trump.

Le démocrate prévoit aussi de supprimer le décret sur l'immigration signé par le président républicain sortant qui interdit l'accueil de ressortissants de 13 pays majoritairement musulmans.

RELATIONS INTERNATIONALES

Joe Biden a annoncé son intention de faire revenir, dès son "jour 1" à la Maison blanche, les Etats-Unis au sein de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) - dont Donald Trump a retiré le pays en pleine crise sanitaire mondiale du coronavirus - et dans l'Accord de Paris sur le climat, signé en 2015 par l'administration de Barack Obama dont il était vice-président.

Washington redeviendrait aussi partie prenante de l'accord sur le nucléaire iranien, signé là encore en 2015 par l'administration Obama et dénoncé par Trump comme le "pire accord de l'histoire".

Le président élu a promis de s'entretenir de suite au téléphone avec les alliés des Etats-Unis afin de rétablir la crédibilité du pays à l'étranger après quatre années marquées du sceau de l'"Amérique d'abord", le leitmotiv de Donald Trump.

Joe Biden veut aussi prolonger le traité START sur le contrôle des armes stratégiques signé avec la Russie, dont la dernière mouture expire en février prochain, à peine 16 jours après son investiture. Il est fort probable que prévenir Moscou de ses intentions en la matière soit l'une de ses premières actions à la Maison blanche, pour éviter tout risque d'une course à l'armement.

Sur la guerre commerciale avec la Chine, et les taxes américaines visant les produits chinois importés aux Etats-Unis, il consultera "immédiatement" les principaux alliés de Washington pour déterminer la politique à suivre à l'égard de Pékin, ont fait savoir par le passé des conseillers de Joe Biden.

ENVIRONNEMENT

En plus d'avoir abandonné l'Accord de Paris sur le climat signé en 2015, Donald Trump a fait marche arrière sur plusieurs politiques environnementales engagées par l'ancien président démocrate Barack Obama. Joe Biden devrait les rétablir.

L'ancien vice-président d'Obama devrait ainsi fixer des objectifs plus élevés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre et limiter les émissions de méthane pour les opérations pétrolières et gazières.