Brexit: Londres et Bruxelles divergent sur les chances d'un accord

Brexit: Londres et Bruxelles divergent sur les chances d'un accord

La Grande-Bretagne et l'Union européenne (UE) se sont opposées jeudi sur les chances de parvenir à un accord sur leur future relation, Bruxelles jugeant "improbable" un tel accord à ce stade, tandis que Londres espère y parvenir en septembre.

Le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union européenne le 31 janvier dernier mais reste soumis aux règles communautaires pendant une période de transition fixée au 31 décembre 2020. Les négociations entre les deux parties sont pratiquement au point mort, chaque camp accusant l'autre de refuser un compromis. Elles achoppent notamment sur la pêche et les conditions de libre concurrence.

Sans un accord pour encadrer les relations commerciales entre l'UE et le Royaume-Uni, certains entreprises redoutent des perturbations et des problèmes douaniers qui pourraient grever leurs coûts dès l'an prochain alors qu'elles sont déjà aux prises avec la crise du coronavirus.

"Par son refus actuel de s'engager à des conditions de concurrence ouverte et loyale et à un accord équilibré sur la pêche, le Royaume-Uni rend un accord commercial - à ce stade - improbable", a déclaré le négociateur de l'UE, Michel Barnier, lors d'une conférence de presse.

"Le temps (...) presse. Si nous ne parvenons pas à un accord sur notre futur partenariat, il y aura davantage de frictions", a-t-il ajouté.

David Frost, le principal négociateur britannique sur le Brexit, a pour sa part reconnu la persistance de "nombreux points de désaccord" à l'issue du dernier cycle de discussions.

Il a cependant ajouté: "En dépit de toutes les difficultés, sur la base du travail que nous avons effectué en juillet, j'estime qu'un accord peut encore être trouvé en septembre et que nous devons continuer de négocier avec cet objectif à l'esprit."

Plusieurs hauts responsables de l'UE ont déclaré qu'ils ne s'attendaient à d'éventuelles réelles avancées dans les négociations qu'à la fin du mois d'août ou en septembre. D'autres estiment cependant que le Premier ministre britannique Boris Johnson pourrait opter pour un "no deal".

ZONES DE CONVERGENCE

Alors qu'en théorie le Royaume-Uni et l'UE disent vouloir parvenir à un accord avant la fin de la période de transition, dans la pratique les deux camps restent incapables de rapprocher leurs positions, même si quelques progrès ont été enregistrés dans certains domaines comme la gouvernance.

"Il existe de vastes zones de convergence dans de nombreux domaines sur lesquels nous négocions et de nombreux précédents et textes sur lesquels nous pouvons baser notre travail", a déclaré David Frost.

Michel Barnier a également noté des progrès cette semaine sur la manière de régler un éventuel litige entre les deux camps dans le cadre d'un accord post-Brexit, un élément régulièrement mentionné comme faisant partie des obstacles à la conclusion d'un accord.

Le négociateur européen a toutefois prévenu que l'UE ne scellerait pas un accord susceptible de nuire à son secteur de la pêche et a noté que les positions des deux camps étaient encore "éloignées" à l'approche de la date butoir de fin juillet fixée par Londres pour parvenir à un accord.

"Nous n'accepterons pas de payer la facture des choix politiques du Royaume-Uni", a déclaré Michel Barnier.