Huawei: Trudeau refuse de négocier la libération de deux Canadiens

Huawei: Trudeau refuse de négocier la libération de deux Canadiens

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a rejeté jeudi l'idée d'échanger la directrice financière de Huawei contre deux ressortissants canadiens détenus par Pékin, estimant que cela constituerait un précédent fâcheux et nuirait aux intérêts du Canada.

Meng Wanzhou a été arrêtée en décembre 2018 à l'aéroport de Vancouver sur la base d'un mandat d'arrêt délivré par les Etats-Unis qui la soupçonnent d'infraction aux sanctions américaines contre l'Iran. Deux ressortissants canadiens ont été arrêtés peu après en Chine, où ils ont été inculpés la semaine dernière pour des faits présumés d'espionnage.

Dix-neuf personnalités canadiennes, dont d'anciens ministre ou diplomates, ont adressé cette semaine une lettre à Justin Trudeau dans laquelle elles exhortent le Premier ministre canadien à interrompre la procédure d'extradition en cours visant Meng Wanzhou, ce qui selon elles renforcerait les chances de libération des deux Canadiens.

"Cela mettrait en danger les millions de Canadiens qui vivent et voyagent à l'étranger chaque année", a répondu jeudi Justin Trudeau. "On ne peut pas permettre que des pressions politiques ou des arrestations arbitraires de citoyens canadiens influencent le fonctionnement de notre système judiciaire."

Pékin assure que l'arrestation des deux hommes et celle de Meng n'ont aucun lien, ce que conteste Ottawa.

"Nous déplorons ce que la Chine a fait", a déclaré Justin Trudeau, ajoutant qu'il serait "absolument inacceptable" que Pékin obtienne ce qu'il veut grâce à cette arrestation des deux ressortissants.