GRAND INGA : la guerre des alternatives pour construire Inga III

GRAND INGA : la guerre des alternatives pour construire Inga III

À peine établie en RDC, le nouveau leadership est confronté à l’urgence de prendre une décision critique relative à la matérialisation du mégaprojet de construction du barrage hydroélectrique d’Inga III.

La recherche d’une solution à l’épineux problème d’accès à l’énergie électrique pose un dilemme qui, à son tour, induit un dialogue de sourds, risquant ainsi d’aggraver un retard déjà accumulé, alors que la misère conséquente de la population est déjà généralisée.

MISE EN CONTEXTE

Dépendamment de l’option de financement qui sera privilégiée par le gouvernement pour la construction d’Inga III, l’échéance pour l’accès aux premiers mégawatts pourrait passer de six à 15 ans.

      Les nouvelles autorités congolaises devraient instamment opérer un choix d’entre deux alternatives. Il convient de se demander, toutefois, si les puissants intérêts qui gravitent autour de celles-ci sont de nature à faciliter leur tâche aux décideurs?  Une analyse froide de la situation s’avère indispensable pour tenter un rapprochement entre les besoins objectifs du Congo et l’offre en énergie des alternatives respectives. À travers cette réflexion, nous examinons comparativement les spécificités des alternatives respectives, dans l’espoir d’identifier celle qui serait le plus à même de résoudre le problème de déficit énergétique aussi bien au Congo qu’en Afrique.

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Ainsi,  nous basant sur les informations  documentaires parmi les plus pertinentes, nous essayons de présenter, tour à tour :

  • Le lien entre le faible niveau d’accès à l’électricité en RDC, le retard du développement et le mal-être social;
  • Un regard sur les soixante-douze ans de gestation du projet d’Inga;
  • Les «atermoiements funestes » de la Banque mondiale;
  • Et l’émergence d’un deuxième larron : l’alternative chinoise;
  • Description de deux projets concurrents;
  • Enfin, un tableau synthétique sur les deux alternatives concurrentes pour en analyser comparativement les avantages compétitifs;
  •  Choix d’une alternative stratégique;
  • Jalons pour un réalignement.

Au terme de cette démarche, nous proposerons une piste susceptible de maximiser l’utilité collective du futur barrage d’Inga III, en tant qu’infrastructure stratégique.

LIEN ÉLETRICITÉ – DÉVELOPPEMENT – BIEN-ÊTRE SOCIAL

Au terme de sept décennies d’évolution asymétrique entre un faible niveau de création des richesses et une démographie galopante, le gouvernement congolais s’apprête à libérer son potentiel énergétique en faveur du bien-être des populations et du déblocage de l’industrialisation, il devrait donc briser un verrou de taille qui bloque toute possibilité  d’expansion économique du pays.

    En effet, alors que la population congolaise s’est accrue de 528.1% entre 19591  et 20192, la capacité de production d’électricité, par contre, a chuté de 16,7%, passant de 2. 800millions de KWh en 1959 à 2400 millions3  en 2016. La consommation moyenne d’électricité a, quant à elle,  a baissé de 83,9% dans une période sensiblement correspondante4. Avec un taux d’accès à l’électricité d’environ 10% de la population5, la RDC est en deçà de la moyenne africaine qui est de 30%, alors que ce continent constitue déjà la région du monde qui affiche le taux d’électrification le plus faible. 

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Par ailleurs, la réalisation de grands projets de développement économique à retombées significatives ne peut être envisagée actuellement à cause d’un important déficit énergétique. Entre autres secteurs qui piétinent, on compte le déploiement de l’agro-industrie pour insérer les paysans dans les circuits de distribution des revenus, la valorisation des produits forestiers, l’amorce  du virage manufacturière et, enfin l’informatisation des services publics et privés. Plusieurs projets de développement minier et de prétraitement métallurgique sont retardés dans les provinces du sud-est du Katanga à la suite du déficit énergétique.

      Au niveau régional, les besoins de grands pools énergétiques africains sont considérables, aussi bien à court qu’en moyen termes. Ils se situent aujourd’hui à environ 19.000 MW dont 6.000 MW pour le Nigeria; 5000 MW pour l’Angola; 3.500 MW pour le projet West corridor, tandis que le reste revient aux divers projets miniers. Ceci, compte non tenu des besoins de l’Égypte qui table sur l’électricité d’lnga pour réaliser la redynamisation de son économie. 

       Le lien entre le faible taux d’électrification et la misère de la population étant évident, un accroissement substantiel de  l’offre d’électricité permettrait de renverser le processus, jusqu’ici inexorable, de développement asymétrique du pays. La création des richesses réelles reste très en deçà des besoins concrets. En outre, si l’exigence des évidences d’une  clientèle solvable se justifie parce que l’électricité constitue une forme d’énergie dont la production et la consommation devraient  être synchronisées, cette question est pourtant évacuée dans le cas du projet d’Inga III où   les évidences de marchés ont été formalisées par des accords avec des clients internationaux et par une évaluation chiffrée de besoins internes.

      Les besoins d’accroissement de la disponibilité de l’électricité se justifient par les perspectives de projets d’industriels, d’extraction minière, de prétraitement de minerais et de raffinage des concentrés métallurgiques visant des retombées à moyen et longs termes. La construction du barrage d’Inga III permettra donc à l’Afrique d’effectuer un bon en avant, du statut d’économie primaire à celui    d’économie à la fois secondaire et tertiaire, ce qui aura une incidence majeure sur les rentrées en devises du pays. 

       Aujourd’hui l’enjeu principal du projet d’Inga consisterait au choix que les décideurs devraient effectuer entre, d’un côté, la nième manifestation d’intérêt du couple Banque africaine de développement (BAD) et Banque mondiale (BM) sur le montage financier du projet et, d’autre côté, l’offre unique, à la fois technique et financière des  groupements des entreprises «Chine Inga III» et «ProInga» dont Chine Inga III est emmené par China Three Gorges Corporation (gestionnaire du gigantesque barrage des Trois-Gorges en Chine). ProInga est conduit par Cobra Instalaciones y Servicios, filiale du groupe de BTP espagnol ACS.

       Depuis les années 1993-1997, ce projet avait retenu l’attention de la BAD dans le cadre du programme FAD consacré au financement, préparation de projets, conseils et négociation6, notamment au moyen de FAD11, 12 et 13. Ensuite, les dirigeants africains initiateurs du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique7  (NÉPAD) avaient pointé ce projet dès le début des  années 2000 comme devant servir de pièce maîtresse au décollage économique du continent8, une perspective qui a été suivie d’une certaine dose de désespoir à cause du retard accumulé9 :

«Les atermoiements dans l’avancement du projet ont contraint la société sud-africaine Eskom – qui devait acquérir, selon le Traité, plus de la moitié de la puissance générée par Inga 3, première phase de Grand Inga – à prévoir d’autres alternatives pour combler le déficit énergétique de l’Afrique du Sud10

Le désespoir lié au retard sur le projet donne donc lieu à des idées qui susceptibles de remettre à cause les perspectives du projet :

       C’est en effet, depuis la deuxième moitié des années 1990 que l’Afrique du Sud mise sur ce projet pour combler son énorme déficit d’énergie électrique. Elle a d’abord, tenté de patronner un montage financier pour la construction du barrage d’Inga III, son exploitation et la distribution de l’électricité par un partenariat avec la RDC via leurs compagnies respectives ESKOM et SNEL, avant d’élargir ce partenariat à la compagnie chinoise Trois Gorges. Si, certes, ces initiatives ont échoué à la suite d’une réaction patriotique congolaise : le rejet du modèle d’affaires proposé11, celle de 2013 s’estompera subitement en 2016, à la suite du nième retrait de la Banque mondiale12, qui a évoqué des questions relatives à la gouvernance, alors qu’elle s’était déjà engagé à participer au financement du projet.

       Ainsi, près de 2 siècles après les premières études sur les opportunités qu’offre le site d’Inga, les décisions étrangères aux intérêts objectifs du Congo et de l’Afrique parviennent toujours à retarder la libération du potentiel emprisonné dans ce site.  Alors que les besoins de modernisation de modes de vie et de développement économique s’accentuent, des exigences se succèdent chaque fois aux autres, malgré de multiples études qui y ont déjà été menées pour en retarder la réalisation, notamment : le mode de mise en valeur, les dimensions de l’ouvrage, le schéma technique, la faisabilité économique, technique et environnementale, l’actualisation des coûts, la capacité de pilotage du projet. Chaque nouvelle exigence retarde la décision d’entreprendre d’au moins cinq ans.

SOIXANTE-DOUZE ANS DE GESTATION DU PROJET

Si les échanges sur un mode d’aménagement, susceptible de maximiser l’utilité collective du site d’Inga, se sont multipliés depuis 1929, c’est surtout depuis 1957 que les initiatives se sont intensifiées. Néanmoins, après les premières études qui portèrent sur la nature, la portée et la rentabilité des aménagements à réaliser, seules deux phases de capacité modeste avaient été mises en œuvre : Inga I en 1972 et Inga II en 1982. Depuis lors, de nombreuses études se sont succédées, mais le projet peine à se concrétiser. Le premier échec remonte à l’initiative de la puissance coloniale belge en 1957, lorsque le roi Baudouin annonça la décision du gouvernement coloniale d’entreprendre la construction d’un grand barrage hydroélectrique13 sur le site d’Inga dans le cadre du premier plan décennal d’équipement du territoire. Enlisé à la suite de l’exigence des évidences d’une clientèle solvable, la décolonisation interviendra sans que le projet ait enregistré la moindre avancée.

       De même, le président Joseph Kasavubu décidera en 1961 de construire l’ouvrage tant souhaité14. Jusqu’à son départ du pouvoir en 1965, les bailleurs de fonds se perdaient encore dans des conjectures. Si, par contre, le président Mobutu Sese Seko, alors proche de Washington, avait réussi à aménager deux étapes d’importance mineure, néanmoins, depuis le début des années 1990, les firmes congolaises et sud-africaines de production et de commercialisation d’électricité, la SNEL et l’ESKOM ont multiplié, en vain, des rounds de négociation sur un schéma qui devrait servir de base à un réseau régional de commercialisation de l’électricité.

Commencés sous le régime Mobutu, les pourparlers sur ce projet ne cessèrent pas de piétiner pour des raisons diverses. Cependant, bien qu’ayant été réactivés vers 2010 sous le régime Joseph Kabila, ils ont enregistré plusieurs ruptures. En effet, exclu alors du marché des capitaux, sa position dans l’autorité de gestion du projet allait être marginale face à celle, dominante, de l’Afrique du Sud, alors qu’elle est propriétaire de la ressource principale du projet.

Les négociations reprisent dans une initiative tripartite (RSA, Chine et RDC), mais, elles furent rapidement dénoncées par la partie congolaise qui ne se reconnut pas dans son actionnariat.

INGA III ET LES «ATERMOIEMENTS  FUNESTES 15» DE LA BANQUE MONDIALE

Entre 2013 et 2015, des plénipotentiaires congolais avaient âprement négocié avec la BAD et la BM sur la relance du projet. Cette dernière exigeait des évidences sur l’existence des consommateurs solvables. En réponse, le Congo et l’Afrique du Sud ont conclu un accord formel pour l’importation annuelle de 2500 MW d’électricité. Le Nigeria, de sa part, est en négociation avec la RDC, tandis que l’Égypte poursuit ses pourparlers avec la RDC. Au cours du mois d’octobre 2019, l’Angola vient de formuler officiellement sa demande pour importer annuellement 5000 MW.

Malgré ces progrès apparents, la BM se désengagea subitement en 2016, en évoquant des questions de gouvernance : (la suspension)  « fait suite à la décision du gouvernement de la RDC de donner au projet une orientation stratégique différente de celle qui avait été convenue en 2014. »

La rhétorique développementaliste de la banque continuait cependant :

«Nous pensons que si réellement on doit développer l’Afrique, cela doit partir de la RDC. On ne peut pas se développer si on n’a pas l’énergie. Et cette énergie, c’est le Congo [RDC] à travers Inga. Donc, nous avons cette lourde charge de développement de l’Afrique. On ne peut rien faire sans  électricité16

Un autre fait contribuera à la décision de réorienter le partenariat RSA-RDC par l’inclusion de la Chine : le vote le 14 janvier 2014, par le Congrès des États-Unis  sous la pression des ONG anti-barrages notamment International Rivers, de la loi de finances qui constitua une sorte de véto contre la construction d’Inga III : le Consolidated Appropriations Act 2014, qui stipule que :

« Le secrétaire du Trésor va donner instruction au directeur exécutif de chaque institution financière internationale que la politique des États-Unis est de s’opposer à tout prêt, don, stratégie ou politique qui appuie la construction d’un grand barrage hydroélectrique. »

Cela remettait en question l’esprit et la lettre du «Power Africa Initiative», lancé en juin 2013 au Cap par le président Barack Obama pour contribuer à l’accès accru des Africains à l’électricité (Afrique Asie, 2014).

Rajiv Shah, administrateur de l’Agence américaine d’aide au développement (USAID), qui s’était déjà rendu à Inga en 2013 pour évaluer le soutien à accorder au projet, s’éclipsa subitement.

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Devant cette nouvelle impasse qui survint alors que les coupures d’électricité s’intensifiaient même dans la capitale, à Kinshasa, paralysant fréquemment les services gouvernementaux, et même la présidence de la république, les décideurs congolais prirent  conscience que la réalisation d’Inga III serait au prix des sources alternatives de financement. Bien avant cela, les Congolais avaient, en vain, tenté d’intéresser d’autres partenaires membres de l’OCDE au projet d’Inga III. Ce fut le cas du Conseil mondial de l’Énergie qui avait fortement appuyé le projet avant de se rétracter faute d’intérêt des Européens. De même, les entreprises allemandes furent exhortées à participer au projet par le ministère congolais de la Coopération internationale lors d’une journée germano-congolaise, en septembre 2015, tandis que le Premier ministre de l’époque annonçait aux entrepreneurs français que « le jeu était encore ouvert» sur le montage financier de ce mégaprojet. Mais, seule la Banque européenne d’investissement (BEI) manifesta son intérêt avant de se heurter aux hésitations de la Commission européenne relatives à la disponibilité des ressources nécessaires auprès du secteur privé.

Les Africains n’ont pas, non plus, manqué l’occasion d’exprimer haut et fort leur désir de participer au financement du projet d’Inga III :

« Les participants au Caucus africain du 2 août 2011 avaient recommandé  aux institutions de Breton Woods, soient la Banque mondiale et le FMI, d’accorder plus de financement pour accroître la production de l’énergie électrique en Afrique. Ce financement viserait notamment les pools énergétiques des barrages hydroélectriques ci-après : Inga III et Grand Inga en RDC pour l’Afrique australe, Lom Pangar au Cameroun pour la partie l’Afrique centrale, Des projets de Souapiti et Kaleta, en Guinée pour l’Afrique occidentale et le projet géothermique de la vallée du Rift, au Kenya pour l’Afrique de l’Est17. »

De leur part, les gouverneurs des banques centrales africaines et les ministres des Finances des pays concernés, réunis à Kinshasa du 1er au 2 août 2012 avaient formulé une demande similaire dans la déclaration finale de leurs assises. De toutes ces recommandations, seul le projet camerounais du pool énergétique sur le site de  Lom Pangar   a reçu un début d’exécution. Toutes ces contradictions avaient eu pour effet de retarder l’affranchissement des Congolais de la misère.  Elles ont, par ailleurs, poussé certains clients potentiels à développer des solutions alternatives à leur déficit énergétique, alors qu’ils étaient déjà engagés à importer l’électricité d’Inga III. C’est le cas de l’Afrique du Sud qui se verrait proposer une alternative nucléaire pour son énorme déficit d’électricité. Les « atermoiements funestes » de la BM pourraient ainsi coûter très cher aux perspectives de valorisation du site d’Inga.

ÉMERGENCE D’UN TROISIÈME LARRON : L’ALTERNATIVE CHINOISE

Ce sont donc les tergiversations du groupe de Breton Woods qui ont conduit à l’adoption d’une proposition alternative d’origine chinoise18  à travers « la possibilité d’un accord all-in, qui pourrait inclure, outre le barrage et le port, le rétablissement de la navigabilité sur le fleuve Congo depuis Matadi jusqu’à Kisangani, à l’instar de ce qui a été réalisé sur le cours du fleuve Yangtsé19» en Chine (Africa Energy Intelligence 2015b).

Acculée par la BM à examiner de nouvelles sources de financement, la partie congolaise s’est même inspirée de l’exemple éthiopien. Ce pays en effet, «s’est   affranchie d’une manière spectaculaire de  la tutelle de bailleurs des fonds des pays de  l’OCDE dans la construction de ses deux grands projets hydroélectriques : le barrage de Gilgel Gibe III sur la rivière Omo (1870 MW) et le grand projet hydroélectrique africain de la Renaissance (6000 MW), en cours de construction sur le Nil bleu.

       Sur le plan contextuel, depuis le début de cette décennie, la Chine délocalise déjà ses entreprises à haute intensité de main-d’œuvre vers l’Afrique, parce que plusieurs pays de ce continent pratiquent encore des salaires inférieurs20. Sa proposition aux autorités congolaises a bénéficié de considérations liées aux avantages comparatifs par rapport à celle de la BAD & BM. En outre, les firmes chinoises jouissent aujourd’hui d’une certaine notoriété dans le domaine de construction de grandes infrastructures. La firme Trois Gorges, par exemple, construit présentement des barrages dans presque tous les pays d’Afrique21, en plus d’avoir construit le barrage Renaissance, l’ouvrage le plus important présentement en Afrique.

Mais, voilà qu’aujourd’hui, encore une fois, à peine le président Félix Tshisekedi évoqua-t-il l’enjeu d’accès à l’énergie pour les Congolais, que la BM, via son alliée régional, la Banque africaine de développement (BAD) fait vite de réactiver son projet de montage financier sur deux projets, celui d’Inga sur le fleuve Congo et un autre sur la rivière Lufira dans le Katanga.  Ces deux ouvrages permettraient d’atteindre une puissance totale de 3 500 MW en RDC. Le chef de l’État congolais et Mr Hafez Ghanem,  le vice-président de la région Afrique de la BM ont affirmé leur intention de «doubler le taux d’accès à l’électricité en RDC22

       Ce nième retour du couple BAD & BM intervient alors que la RDC, avait déjà à son actif un accord de développement exclusif avec un consortium de développeurs sélectionnés, constitué par les Chinois du groupe China-Inga III et les Espagnols du groupe ProInga. Cet accord qui fait suite à deux offres doubles, technique et financier, des firmes Trois Gorges et, pour la construction d’un ouvrage hydroélectrique de 11050 MW au site d’Inga III sur le fleuve Congo. L’échéance de livraison était projetée dans les six ans. Au terme de ces travaux une stratégie visant l’accès des populations et des entreprises à une énergie plus fiable et moins chère en RDC était en vue dans le but de faire passer le taux d’électrification de la population, de 10 % actuellement à plus de 40%. Un impact favorable était donc attendu sur le climat des affaires. Une plus grande productivité des entreprises congolaises et celles des autres pays bénéficiaires était également attendue.

Mais, aussi tôt les contacts RDC-BAD ont-ils été entamés qu’un nouveau cycle d’exigences s’ouvre avec son lot, le recul de l’horizon temporel, ce qui perpétue la misère au Congo et pousse les clients extérieurs à rechercher des solutions alternatives à leur déficit énergétique. La défection définitive de ces clients pourrait affecter considérablement le niveau de rentabilité planifié du barrage, ce qui renverrait encore la construction du barrage à plusieurs décennies plus tard. Un nouveau préalable a été annoncé : la réalisation d’une nième étude d’impact environnemental.

       Le retour du Congo au schéma BAD-BM conduirait donc inévitablement à un dépassement de l’échéance, de 6 à 15 ans, convenus avec les groupements Chinois et Espagnols. Il faudrait, en effet, prendre en compte la durée des négociations du financement de l’étude, le processus de choix des développeurs, la négociation des accords de développement et de partenariat exclusif, etc., des étapes que le Congo venait déjà de franchir dans le cadre du partenariat avec les deux entreprises chinoise et espagnole.

DESCRIPTION DES PROJETS CONCURRENTS

Alors que le Congo avait déjà identifié une offre technique et un montage financier qui engendreraient d’importantes économies d’échelle, le retour de la Banque mondiale le place devant deux propositions : celle de « China-Inga III & ProInga» et celle du couple BM & BAD. Naturellement, les deux propositions paraissent irréconciliables. Laquelle de deux serait plus compatibles aux intérêts du Congo?

La cérémonie de la signature de l’Accord de développement exclusif du projet Inga III. De gauche à droite : José Alfonso Neporera, co-président du consortium espagnol «Pro-Inga», José Angel Gonzalez, co-président du consortium espagnol «Pro-Inga», Bruno Kapandji Kalala, le chargé de mission du Chef de l’État en charge de l’ADPI/RDC et Chi Zhenbo, président du consortium chinois «China Inga III»
La cérémonie de la signature de l’Accord de développement exclusif du projet Inga III. De gaucheà droite : José Alfonso Neporera, co-président du consortium espagnol «Pro-Inga», José AngelGonzalez, co-président du consortium espagnol «Pro-Inga», Bruno Kapandji Kalala, le chargé demission du Chef de l’État en charge de l’ADPI/RDC et Chi Zhenbo, président du consortium chinois «China Inga III»

La première dont l’étude de faisabilité avait reçu un financement de la BAD en 2012, vient d’être remise sur la sellette après son abandon par les deux banques. Les résultats de cette étude conduite en 2013-2015 par deux firmes, la canadienne AECOM et la française ÉDF proposaient un schéma de réalisation très différent des propositions précédentes.

ÉVOLUTION DU SCHÉMA TECHNIQUE DE RÉALISATION DEPUIS 1960

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Étapes de réalisation du barrage d’Inga, telles qu’elles ressortent de l’étude de faisabilité des firmes AÉCOM et ÉDF (2013).Évolution du schéma technique de réalisation du barrage depuis les années 1960

Aux quatre étapes d’autrefois, le schéma AÉCOM-EDF en compte huit. Inga III- basse chute constitue le début du Grand Inga avec une capacité de production était évaluée à 4 800 MW. Sa construction entraînerait l’immersion de 17023 km2, mais la population déplacée n’excéderait pas 37 50024, à cause de la faible densité de peuplement du site. Étapes de réalisation du barrage d’Inga telles qu’elles ressortent de l’étude de faisabilité des firmes AÉCOM et ÉDF (2013).

Selon une déclaration de M. Bruno Kandi Kavala, Chargé de Mission du Chef de l’État en charge de l’Agence pour le développement du projet d’Inga (ADPI), une fois l’étude de faisabilité environnementale terminée, la BAD et la BM pourraient mobiliser 9 milliards de dollars pour la construction d’Inga III pour une production annuelle de 4800 MW.

      La deuxième possibilité consiste en une proposition conjointe faite par les deux développeurs25 retenus par l’ADPI au terme de l’ouverture des cahiers de charges, qui sanctionnait son appel d’offre double, à la fois technique et financière, un appel lancé à la suite du retrait de la BM du projet en 2016. La voie était ainsi pavée vers la construction du barrage d’Inga III au coût de 14 milliards de dollars US, par les deux concessionnaires déjà cités, à savoir « China-Inga III» de la Chine  et « ProInga de l’Espagne.

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Chinois et Espagnoles avaient présenté au départ deux propositions séparées, à la demande du gouvernement congolais, les deux présélectionnés avaient fusionné  leurs schémas initiaux en seul schéma qui vise à aménager une capacité de production26 de 11 050 MW (contre 4 800MW pour la BAD-BM) au coût de 14 milliards de dollars (contre 9 milliards pour la première).

Ce schéma de matérialisation accroitrait la capacité de production  de 4 800 MW à 11 050 MW, tout en maintenant la surface immergée à son niveau actuel, soit 170 km2, pour un même nombre de déplacés.

       Toutefois, les milieux environnementalistes, notamment le Comité de facilitation du projet Inga (CFI), proche de l’ONG américaine, la CORAP, avaient émis quelques réserves en s’inspirant des risques de drames comme la trop forte évaporation et la possible retenue de limons fertiles, comme celle qui avait suivi la construction du barrage d’Assouan en Égypte. Cependant, les aménagements prévus à Inga incluent les limites de la retenue créée qui n’excéderont pas 18 km² de surface, comparativement à plus de 5000 km² au lac Nasser. Un expert en gestion des ressources forestières (faune et flore) a été recruté pour compléter les études d’impact financées par la Banque mondiale. La CORAD cite aussi le déplacement forcé au Guatemala de 3 500 Indiens mayas et le massacre de 400 d’entre eux dans les années 1970 par les militaires lors de la construction du barrage de Chixoy, à la suite d’un financement de la BM et de la Banque interaméricaine de développement. L’étude d’impact environnemental financée en 2012 par la BM ayant été annulée à la suite du retrait de ce bailleur du projet, on ne pourrait attendre, selon un ex-conseiller chargé des questions énergétiques à la présidence, le professeur Albert Ongendangenda,  à un processus de négociation moins long avec cette institution. En effet, l’offre financière des groupements des entreprises «China-Inga III» et « ProInga» ayant prévu une enveloppe de 60 millions de dollars pour analyser les impacts potentiels de la modification introduite du schéma technique traditionnel27  , à savoir l’équipement d’une usine de haute chute au lieu de celle de basse chute, le projet peut bien aller de l’avant, dès lors que de l’avis des experts, rien ne permettrait de préfigurer pour le site d’Inga, une évolution dangereuse, similaire à la tragédie de la région d’Assouan.

TABLEAU SYNTHÉTIQUE : BAD & BM VERSUS CHINA-INGA III et PROLINGA

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Ayant obtenu, après 52 ans de quête, un accord de financement pour la mise en œuvre d’un site hydroélectrique d’Inga III lequel pourrait, à terme, abriter le barrage hydroélectrique le plus puissant du monde, il ne sied pas de lâcher prise pour reprendre à zéro, des négociations généralement laborieuses, au risque d’aboutir à un autre blocage.

SÉLECTION D’UNE ALTERNATIVE STRATÉGIQUE

Pour remplir les exigences généralement requises pour la réalisation d’une étude de faisabilité environnementale, la RDC pourrait prolonger de 6 à 15 ans le cumul de son retard économique, ce qui ne serait pas en adéquation avec le niveau de misère d’une population dont le territoire héberge le plus grand potentiel d’hydroélectricité du monde, mais dont le taux d’accès à l’électricité d’environ 10%, est inférieure à la moyenne africaine.

Le choix du schéma Chine-Inga III et Proinga constituerait-il la meilleure option pour enrailler l’élargissement de l’écart entre les besoins et une capacité de production en déclin depuis plusieurs décennies.

Avec un coût additionnel de 5G $US, le schéma China-Inga III et ProInga (14 G$US) ajouterait plus de  production électrique que le coût total du schéma BM & BAD, soit 9 G$US.

• Le schéma du consortium sino-espagnol produirait 11 050 M W à Inga III, 7000 M plus que le schéma BAD & BM. Le premier donnera lieu à des économies d’échelle bien plus importantes que le deuxième.   

Par ailleurs, le schéma BAD-BM prône un montage financier par un endettement, ce qui alourdirait la dette extérieure du pays, alors que le schéma Chine-Inga III repose sur un financement innovant notamment les modes  en BOT (Build, Operate and Transfert).

Les données techniques existant (la nature du sol, le couvert végétal, la nature de la charge, la suspension ou le dépôt, il conviendrait de se servir de la  provision du consortium Chine-Inga III et Proinga pour compléter l’analyse de faisabilité

JALONS POUR UN ÉVENTUEL RÉALIGNEMENT

Le projet d’Inga est en gestation depuis sept décennies sur un site qui est, lui-même, objet de réflexions diverses voici deux siècles. Beaucoup de capitaux et d’énergie intellectuelle y ont été dépensés à traverses diverses études préparatoires. Mais, exception faite de deux modestes réalisations faites en 1972 et en 1982, seule l’initiative la coopération avec China-Inga III et ProInga est parvenue à effectuer une avancée significative.

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À capacités de production égales, le schéma technique proposé par ce groupe dont le coût d’investissement ne grèverait pas le bilan financier du pays serait le meilleur. Ainsi, le partenariat en BOT présenterait plus d’avantages que tout autre qui reposerait uniquement sur l’endettement extérieur. L’embauche d’une firme ayant une grande expertise en gestion de multiples contrats qu’entraînent les mégaprojets pourrait permettre au pays  de contrer toute situation d’évasion des capitaux.

Aussi, le moment est venu pour la RDC de devenir l’acteur principal de ses initiatives majeures et de passer à l’action sur les grands projets appelés à impulser des transformations significatives des tissus économiques et sociaux.

      Au regard des enjeux décrits ci-haut, l’objectif poursuivi de construction d’un barrage hydroélectrique suffisamment puissant au site d’Inga III ne pourrait être atteint que par le biais de l’application du schéma du consortium Chine-Espagne.

La RDC effectue son retour sur le marché d’investissement dans un contexte d’émergence économique dans plusieurs pays de la région. Ayant connu une désindustrialisation intégrale de l’arrière-pays et l’attribution massive de carrés miniers, un énorme déficit en énergie électrique constitue un goulot d’étranglement pour la relance économique. Cependant, si les besoins sont énormes et le potentiel important, les «atermoiements funestes» de bailleurs des fonds traditionnels bloquent les chances de libérer l’important potentiel énergétique emprisonné dans le site d’Inga. 

        La trilatérisation des flux financiers globalisés ayant mis en œuvre des sources alternatives de financement des mégaprojets, la RDC devrait en tirer parti, tout en demeurant en intelligence avec ses anciens partenaires. L’écart entre la création des richesses et la croissance démographique a atteint des proportions considérables et commande, d’une part, le renversement de la tradition de décision d’inspiration extérieure sur les intérêts fondamentaux du pays et, d’autre part, la diversification de ses partenaires, tout en assurant la fidélisation des relations traditionnelles.

Les ressources congolaises sont considérables et variées. En dehors de toute allégeance idéologique ou économico-financière, nous aurions pu suggérer, en tant qu’intellectuel patriote, d’aller de l’avant avec l’accord de développement signé entre la RDC et le consortium Chine-Espagne. Néanmoins, la partie chinoise, ayant réalisé la portée de l’offensive de la BM, s’est déclarée prête à travailler avec les institutions de Breton Wood pour développer les sources d’énergie en Afrique.

      Certes, les dernières évolutions pourraient permettre d’ouvrir la porte non seulement à d’autres financements pour les micro barrages ou encore à Inga 4, 5 etc. mais aussi à l’accès des firmes aux contrats de sous-traitance, néanmoins, les autorités congolaises devraient-elles  prendre des initiatives et rester fermes quant à toute décision susceptible de renvoyer à plus tard la concrétisation du projet d’Inga III.

(*) Lambert OPULA, PhD., Coordinateur des projets de l’Agence congolaise de développement économique (ADEC), Professeur d’entrepreneuriat.

ÉLECTRICITÉ POUR TOUS

En République démocratique du Congo, le Président Félix Tshisekedi a appelé à lever le paradoxe de l’électricité,  Le Président a regretté « le paradoxe d’un pays au potentiel électrique parmi les cinq plus élevés au monde, mais qui se trouve au dernier rang en matière d’accès à l’électricité ». La RDC a en effet un taux d’électrification d’environ 10 % pour une population de 85 millions d’habitants. Le pays qui dispose d’un potentiel énergétique exploitable de 100 000 MW a actuellement une capacité installée de 2 500 MW environ, pour une production disponible de 1 000 MW. Une faible électrification qui freine non seulement le processus d’industrialisation du pays, mais a également un impact négatif sur l’environnement. 90 % de l’énergie consommée dans le pays provient de la biomasse.

Notes:


1 Le Congo belge en quelques chiffres, UROME, http://www.urome.be/pdf/fcongchiff.pdf

2 Passant de13. 969. 578 en janvier 1959 à 87. 740. 616 habitants en juillet 2019. Cfr : République démocratique du Congo – population, Countrymeters : https://countrymeters.info/fr/Democratic_Republic_of_the_Congo.

3 Elle est passée de 200,44 Kwh/hab en 1959 (Réf : Le Congo belge en quelques chiffres, UROME, http://www.urome.be/pdf/fcongchiff.pdf) à 109 Kwh/hab. en 2017

4 op. cit.

5 À peine 16 % de la population dispose d’un accès à l’électricité, issue à 99 % de l’hydroélectricité. Les matières organiques, utilisées comme combustible, représentent la principale source d’énergie pour cuisiner  The Epoch TIMES : La promesse de l’électricité pour tous peut être tenue, https://fr.theepochtimes.com/rdc-promesse-de-lelectricite-congolais-etre-tenue-21769.html , Mis à jour: 24 décembre 2016.

6 Patterson Jennifer Ann, Inga : Hydroélectricité en République démocratique du Congo – Une énergie durable pour des millions de personnes, African Development Bank Group, 14 août 2013, https://www.afdb.org/fr/projects-and-operations/selected-projects/inga-hydropower-project-in-drc-sustainable-energy-for-millions-100

7 Créé en l’an 2000, le NEPAD qui a changé de nom depuis 2018 est devenu l'Agence de développement de l'Union africaine (ADUA).

8 « Le Grand Inga est vital pour le développement de la RDC. C'est même l'un des projets prioritaires du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) et de la SADC, la communauté économique de l'Afrique australe »; publié par la RFI, le 18 octobre 2018.

9 RDC : projet Inga 3,  l’intérêt de l’Afrique du Sud s’est-il émoussé? , 

https://zoom-eco.net/developpement/rdc-projet-inga-3-linteret-de-lafrique-du-sud-sest-il-emousse/

10 RDC : projet Inga 3, l’intérêt de l’Afrique du Sud s’est-il émoussé?  https://zoom-eco.net/developpement/rdc-projet-inga-3-linteret-de-lafrique-du-sud-sest-il-emousse/ ; 17 avril 2018

11 Alors que la propriété de la ressource revient à la RDC, celle-ci allait apparaitre comme un simple associé minoritaire dans l’autorité de mise en valeur, de distribution et de commercialisation de l’électricité sur le continent.

12 La Banque mondiale a suspendu, lundi 25 juillet 2016, son assistance technique et financière au projet Inga III.

13 Le 13 novembre 1957, le gouvernement belge fit une annonce officielle de sa décision de réaliser la mise en valeur du site d’Inga par la construction de vastes barrages et de centrales hydroélectriques. Dans son discours au cours de cette même cérémonie officielle, le Roi Baudouin fit savoir que : «l’importance et la valeur économique de l’énergie disponible font un devoir à la Belgique d’en assurer la mise en œuvre….» RDC : Barrage d'Inga, 199 ans d’une longue et riche histoire,  Home» ÉCO / TECH», Monday, August 19, 2019, KongoTime, Source :http://www.afrique.kongotimes.info/eco_tech/10225-rdc-barrage-inga-longue-riche-histoire-grand-espoir-pour-congo-afrique-site.html .

14Le premier président du Congo post-indépendance entreprit de rétablir les contacts amorcé par le gouvernement colonial avec la Banque mondiale (B.I.R.D. d’alors) ainsi que le syndicat des utilisateurs de l’électricité. La Banque mondiale ayant conditionné son financement à la signature préalable par le Congo d’un contrat de vente d’énergie électrique aux aluminiers américains, dont la Kaiser Aluminium, le dossier s’enlisa jusqu’au congédiement de Joseph Kasavubu par l’armée congolaise.  Home» ÉCO / TECH», Monday, August 19, 2019, KongoTime, op.cit

15 Pour paraphraser le roi Baudoin des Belges à propos de négociation pour l’indépendance du Congo, dans sa déclaration à la suite de des émettes du 4 janvier 1959 à Léopoldville.

16 Déclaration d’Obam Nlong, samedi 27 août 2016 à Radio Okapi

17 Les Africains demandent au FMI et à la Banque mondiale de financer la production d'électricité sur le continent,  03/08/2012 , modifié le sam, 08/08/2015, https://www.radiookapi.net/actualite/2012/08/03/les-africains-demandent-au-fmi-la-banque-mondial 

18 Au de la visite du président Kabila accompagné du directeur général de l’OEBK, qui travaille pour la promotion du projet de projet de port en eau profonde et d’une zone franche alimentée par l’énergie d’Inga dans la région de Banana-Muanda au Kongo Central.

19 François Misser ( 2015 ) Inga : ambition nécessaire mais projet à mûrir, Conjoncture congolaise, https://www.eca-creac.eu/sites/default/files/pdf/inga_ambition_necessaire_mais_projet_a_murir.pdf

20 C’est notamment le cas du projet d’usine de chaussures de 2 milliards de dollars du Groupe Huajian à Addis Abeba7.

21Le barrage de la Renaissance (6000 MW) en Éthiopie, dont la Chine finance à hauteur de 1,2 milliard de dollars, les lignes de transmission[1]. » Trois Gorges construit déjà des barrages hydroélectriques dans d’autres sites en Afrique : Memve’ele au Cameroun (211 MW); Soubré (275 MW) en Côte d’Ivoire; Koukoutamba (800 MW), Amaria (300 MW) et Kaleta (240 MW) en Guinée, Cuanza (2172 MW) en Angola et Kandodji (130 MW) au Niger.

22RDC : la Chine construit deux barrages hydroélectriques de 1050 MW, Luchelle Feukeng, le 4 juillet 2019, / https://www.afrik21.africa/rdc-la-chine-construit-deux-barrages-hydroelectriques-de-1050-mw/

23Contre 632 km2 dans le cas du barrage de Trois Gorges en Chine.

24 Contre 1 300 000 déplacés du site de Trois Gorges.

25 Les cahiers de charge de groupes Trois gorges Corporation et Sinohydro ainsi que les firmes espagnoles Actividades de Construccion y Servicios (ACS) et Eurofinsa ayant été jugés satisfaisants, les deux groupes avaient été chargés par les autorités congolaises de présenter une offre commune.

26L’idée de cette modification était née lors d’une rencontre entre le DG de l’ADEPI et la direction d’Hydro-Québec, au cours de sa visite au Canada, sur invitation de l’Agence de développement économique du Congo (ADEC).

27 Cellule de gestion du projet (2014), ministère des Ressources hydrauliques et Électricité 2014.