Poutine à Abou Dhabi en quête de plus d'un milliard de dollars d'investissements

Poutine à Abou Dhabi en quête de plus d'un milliard de dollars d'investissements

Le président russe Vladimir Poutine était mardi à Abou Dhabi pour une visite devant se solder par la signature d'accords pour un total de plus d'un milliard de dollars, la Russie, en froid avec l'Occident, continuant ainsi de courtiser les investisseurs arabes.

Le dirigeant russe s'est rendu aux Emirats au lendemain d'une visite en Arabie saoudite marquée par la conclusion d'une entente pétrolière entre Moscou et Ryad, couronnée par une vingtaine d'accords et de contrats prévoyant des investissements pour des milliards de dollars.

Ces visites interviennent alors que les relations entre la Russie et les Occidentaux sont au plus bas depuis la fin de la Guerre froide, et l'économie russe est durement frappée depuis 2014 par des sanctions européennes et américaines en raison de son rôle dans la crise ukrainienne.

A l'aéroport d'Abou Dhabi, M. Poutine a été accueilli avec les honneurs par le prince héritier Mohammed ben Zayed al-Nahyane, et son cortège a été accompagné, tout comme à Ryad, par des cavaliers portant des drapeaux russes.

A l'approche du cortège du palais présidentiel, des avions émiratis ont survolé le ciel d'Abou Dhabi dans un panache de fumées blanc-bleu-rouge --les couleurs du drapeau russe--, et des coups de canon ont ensuite résonné.

Dans les rues de la mégalopole du Golfe, où ont fleuri également des drapeaux tricolores, des panneaux routiers prodiguant en temps normal des conseils aux conducteurs ont diffusé des messages de bienvenue à M. Poutine.

"Parmi les pays du Golfe, les Emirats arabes unis sont leader en termes d'échanges commerciaux avec la Russie", a affirmé à la presse le conseiller du Kremlin, Iouri Ouchakov, à quelques jours de la visite. En 2018, ces échanges ont atteint 1,7 milliard de dollars (1,5 milliard d'euros).

"Le niveau des relations avec les Emirats est très avancé et elles ne cessent de s'améliorer", a renchéri lundi le ministre russe de l'Economie, Maxime Orechkine, devant des journalistes à Ryad.

Une dizaine d'accords pour un montant de plus de 1,3 milliard de dollars, notamment dans les domaines des hautes technologies, de la santé, ou encore de l'énergie doivent être signés dans le cadre de cette visite, selon le Fonds souverain russe.

- Coopération spatiale -

"La Russie et les Emirats arabes unis ont beaucoup de choses à se proposer via un échange de technologies et des investissements", a souligné le PDG du Fonds, Kirill Dmitriev, dans un communiqué.

"Nous avons des partenariats non seulement sur Terre, mais aussi dans l'espace", a-t-il rappelé, estimant que "le potentiel de coopération est vraiment illimité".

La Russie a envoyé dans l'espace fin septembre le premier astronaute émirati Hazzaa Al Mansouri, 35 ans, revenu sur Terre début octobre après un court séjour à bord de la Station spatiale internationale (ISS) et accueilli en héros dans sa patrie.

Parmi les pays arabes, seules l'Arabie saoudite et la Syrie avaient déjà envoyé un homme dans l'espace, respectivement en 1985 et en 1987.

Avant de mener des pourparlers à huis clos, M. Poutine et le prince héritier d'Abou Dhabi se sont brièvement entretenus avec Hazzaa al-Mansouri et un autre astronaute émirati, Sultan al-Nayadi.

"La Russie en tant que puissance spatiale a pour mission d'ouvrir la voie vers l'espace aux pays qui aimeraient être de puissances spatiales (...), qui ont de la volonté et de l'argent" nécessaire pour réaliser cet objectif, a déclaré lundi à la presse à Ryad le chef de l'Agence spatiale russe (Roskosmos) Dmitri Rogozine.

Outre M. Rogozine, Vladimir Poutine est accompagné pendant ses voyages en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis par une importante délégation de ministres et de haut responsables russes, parmi lesquels figure notamment l'homme fort de la Tchétchénie, république du Caucase russe très majoritairement musulmane, Ramzan Kadyrov.