La Fed veut arrêter de réduire son bilan en septembre

La Fed veut arrêter de réduire son bilan en septembre

La Réserve fédérale américaine a dévoilé mercredi son projet, attendu depuis plusieurs mois, visant à mettre fin progressivement à la réduction de l'énorme portefeuille obligataire a accumulé au fil des ans depuis la crise financière de 2007-2009 et la récession qui l'a suivie.

La banque centrale américaine prévoit ainsi d'arrêter d'ici septembre le réinvestissement systématique de jusqu'à 50 milliards de dollars (44 milliards d'euros environ) d'obligations du Trésor et de prêts immobiliers titrisés ("mortgage-based securities", MBS) arrivant à échéance ou remboursés par anticipation.

A ce stade, le bilan de la Fed devrait encore inclure au moins 3.500 milliards de dollars d'obligations, soit plus de quatre fois le montant qu'elle détenait avant la crise. Son portefeuille obligataire représente actuellement quelque 3.800 milliards de dollars.

Elle a commencé à le réduire au quatrième trimestre 2017. Il avait culminé en 2015 et 2016 à environ 4.250 milliards de dollars, après trois cycles d'"assouplissement quantitatif" ("quantitative easing", QE) lancés entre 2008 et 2014 pour injecter massivement des liquidités dans le système financier, faire baisser les taux à long terme et soutenir l'activité économique.

L'annonce de l'arrêt du processus de réduction du bilan marque un revirement pour l'institution trois mois seulement après que son président, Jerome Powell, a déclaré que le mécanisme de réinvestissement des échéances était en "pilote automatique".

La réduction du bilan engagée fin 2017 est considérée par une partie des investisseurs comme l'une des explications à la montée de la volatilité sur les marchés fin 2018.

La banque centrale continue d'encadrer l'évolution des taux des fonds fédéraux en payant aux banques des intérêts sur les quelque 1.700 milliards de dollars de réserves qu'elles détiennent auprès d'elles et via d'autres opérations monétaires.

Les réserves des banques ont augmenté fortement au cours des années qui ont suivi la crise et une réduction trop marquée pourrait se traduire par des fluctuations plus marquées des taux à court terme sur les marchés.

Si elle a précisé ses intentions mercredi, la Fed laisse encre sans réponse un certain nombre de questions, parmi lesquelles:

* celle de la possibilité qu'elle vende des MBS à l'avenir;

* celle d'une possible modification des opérations monétaires qu'elle utilise pour encadrer l'évolution des taux;

* celle du niveau précis de réserves bancaires qu'elle entend maintenir dans son bilan;

* celle de la préférence de ses dirigeants en matière de composition du portefeuille obligataire qu'elle conservera.

Si la Fed opte pour un portefeuille comparable à celui qu'elle détenait avant la crise, donc majoritairement composé de titres courts, elle devra vendre des titres longs, au risque de provoquer des turbulences sur les marchés obligataires.

La Banque fédérale de réserve de New York a déclaré qu'elle annoncerait de nouvelles précisions en mai.