Les Etats membres admettent le besoin de réformer l'OMC

Les Etats membres admettent le besoin de réformer l'OMC

Les dirigeants des Etats membres du G20 se sont mis d'accord sur une refonte de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) afin de régler les contentieux commerciaux lors d'un sommet à Buenos Aires largement éclipsé par la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping, samedi soir.

Cette rencontre, annoncée en comité restreint entre le président américain et son homologue américain, a pour but de détendre les relations commerciales entre Washington et Pékin.

"Nous allons nous rencontrer avec le président Xi ce soir et nous allons discuter d'un sujet qu'on appelle le commerce, probablement d'autres choses aussi, mais en premier lieu du commerce. C'est une rencontre très importante", a dit le président américain.

Les deux premières puissances mondiales se livrent depuis plusieurs mois une guerre douanière, Donald Trump estimant que les accords commerciaux actuels favorisent la Chine et désavantage les Etats-Unis.

"Ce G20 a permis des échanges intenses et a permis d'obtenir des résultats concrets. Sur le commerce, nous avons acté un agenda de réforme de cette organisation en fixant une échéance pour le prochain G20 en juin au Japon", a dit le président français Emmanuel Macron.

"Nous pensons que cette modernisation de l'OMC est en effet absolument indispensable et que le travail à l'OCDE pour moderniser l'OMC fait partie des prochaines étape indispensables pour améliorer notre multilatéralisme en la matière", a-t-il poursuivi.

Le groupe des 20 nations les plus industrialisées a appelé dans le communiqué final du sommet à engager des réformes de l'OMC en raison des tensions croissantes sur le commerce mondial.

Le texte final a été le fruit de longues négociations qui se sont poursuivies pendant une partie de la nuit de vendredi à samedi. Il admet que le commerce demeure un moteur essentiel de la croissance mondiale.

LE RISQUE DE LA COQUILLE VIDE

Il demeure en revanche très discret sur les "problèmes commerciaux actuels" alors que Donald Trump doit rencontrer Xi Jinping en comité restreint samedi soir.

"Nous prenons acte de la contribution accomplie par le système de commerce multilatéral. Le système se montre désormais insuffisant pour atteindre ses objectifs et des améliorations doivent être apportées", peut-on lire dans le communiqué.

"De fait, nous soutenons une réforme nécessaire de l'OMC afin d'améliorer son fonctionnement. Nous évaluerons ses progrès lors de notre prochain sommet", poursuit le communiqué final.

L'OMC est en passe de devenir une coquille vide au moment où ses membres les plus éminents, comme les Etats-Unis, montrent des signes de désengagement et qu'elle peine à remplir son rôle d'arbitre des litiges commerciaux dans le monde.

L'administration Trump reproche notamment à l'OMC de ne pas réussir à contraindre la Chine à ouvrir son marché depuis son admission au sein de l'organisation en 2001.

Les Etats-Unis ont bloqué les nominations de plusieurs personnalités au sein de l'instance d'arbitrage de l'OMC dans le but de l'obliger à se réformer. L'Union européenne est, elle aussi, favorable à une réforme de cette arène mondiale.

Sur les questions du changement climatique, les Etats-Unis ont une nouvelle fois fait valoir leurs divergences afin de justifier leur retrait de l'Accord de Paris conclu en décembre 2015 que Donald Trump juge injuste pour son pays.

Les autres Etats membres du G20 ont renouvelé leur engagement en faveur de cet accord, tout en rappelant la nécessite de prendre en compte les particularités nationales.