G20: L'UE veut jouer les médiateurs entre Washington et Pékin

Le sommet du G20 qui aura lieu les 30 novembre et 1er décembre à Buenos Aires sera à n'en pas douter dominé par les tensions commerciales sino-américaines, a estimé jeudi un haut fonctionnaire européen impliqué dans les préparatifs, selon lequel l'Union va s'efforcer de jouer les médiateurs.

Donald Trump, qui a entrepris de rééquilibrer les échanges bilatéraux et de faire respecter la propriété intellectuelle, a relevé en plusieurs étapes les droits de douane pesant sur 250 milliards de dollars de produits chinois et Pékin a riposté avec des mesures similaires.

Les Etats-Unis ont par ailleurs instauré en juin des droits de douane de 25% pour les importations d'acier et de 10% pour l'aluminium, ce qui affecte également l'Union européenne, le Canada et le Japon.

Entre mai et octobre, les Etats-membres du G20 ont adopté 40 mesures de restriction commerciales qui portent sur 481 milliards de dollars (422 milliards d'euros) de biens, a annoncé jeudi l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

"Le succès du sommet du G20 cette année sera mesuré par sa capacité à désamorcer les tensions commerciales actuelles", a déclaré le haut fonctionnaire européen.

L'UE partage, selon lui, nombre des préoccupations américaines au sujet des pratiques commerciales chinoises, mais souhaite faire appel à l'OMC pour les contester, alors que les Etats-Unis ont opté pour des mesures unilatérales et menacent même de retirer de cette instance qu'ils jugent dépassée.

"L'objectif de l'UE est de s'engager réellement dans la réforme de l'OMC, de donner une impulsion politique au G20 et de faire le point sur les progrès accomplis lors du sommet de l'année prochaine, sous présidence japonaise", a poursuivi le responsable de l'UE.

L'Union, a-t-il précisé, militera pour que le communiqué final reprenne les engagements déjà formulés en faveur de l'ouverture des marchés, du multilatéralisme et de la lutte contre le protectionnisme. Les Vingt-Huit souhaitent par ailleurs que la question des capacités excédentaires de production d'acier soit abordée.

Elle veut également "que la lutte contre le changement climatique soit reconnue dans la déclaration, comme nous l'avons fait l'année dernière. Un pays - les Etats-Unis - a une approche différente à ce sujet", a-t-il déploré, ajoutant que l'UE restait déterminée à obtenir un "paragraphe fort" sur le sujet.