Conclusion d'un nouvel accord de libre-échange entre le Canada, le Mexique et les Etats-Unis

Conclusion d'un nouvel accord de libre-échange entre le Canada, le Mexique et les Etats-Unis

Le Canada et les Etats-Unis ont annoncé dimanche soir qu'ils étaient parvenus, avec le Mexique, à un nouvel accord "modernisé" de libre-échange nord-américain.

"Aujourd'hui, le Canada et les Etats-Unis sont parvenus à un consensus, avec le Mexique, sur un nouvel accord commercial modernisé pour le XXIe siècle : l'Accord Etats-Unis-Mexique-Canada (AEUMC)", ont indiqué dans une déclaration conjointe le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, et la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland.

"L'AEUMC donnera à nos ouvriers, agriculteurs, éleveurs et entreprises un accord commercial de grande qualité qui se traduira par des marchés plus libres, un commerce plus équitable et une croissance économique solide dans notre région", ajoute le document.

"Il va renforcer les classes moyennes, créer de bons emplois bien rémunérés et de nouvelles opportunités pour près d'un demi-milliard de personnes habitant en Amérique du Nord", poursuit la déclaration.

"Nous avons hâte d'approfondir davantage nos relations économiques étroites au moment où ce nouvel accord entre en vigueur", note le texte.

L'AEUMC doit remplacer l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en vigueur depuis 24 ans.

Les pourparlers sur la renégociation de l'ALENA ont débuté en août 2017 alors que le président américain Donald Trump a menacé de se retirer de cet accord commercial trilatéral qui, selon lui, nuit aux industries et aux emplois américains.

Les Etats-Unis ont fait pression sur le Canada pour qu'il accepte l'accord préliminaire conclu avec le Mexique le mois dernier.

La déclaration est intervenue après que les négociateurs américains et canadiens eurent pris la décision finale ce week-end de parvenir à un accord avant la date limite fixée à dimanche minuit

Les Etats-Unis, le Canada et le Mexique sont parvenus, dimanche 30 septembre, à un accord de libre-échange pour l’Amérique du Nord nommé l’accord Etats-Unis - Mexique - Canada (AEUMC) en remplacement d’un traité datant de 1994, selon un communiqué conjoint américano-canadien. « Aujourd’hui, le Canada et les Etats-Unis sont parvenus à un accord de principe, de concert avec le Mexique, sur un nouvel accord commercial », disent le représentant au commerce des Etats-Unis, Robert Lighthizer, et la ministre des affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland, dans un communiqué commun.

« L’AEUMC offrira à nos travailleurs, agriculteurs, éleveurs et entreprises un accord commercial de grande qualité qui donnera lieu à des marchés plus libres, à un commerce plus équitable et à une croissance économique solide dans notre région », souligne ce communiqué, publié seulement quatre-vingt-dix minutes avant l’expiration d’une date butoir, imposée par les Etats-Unis pour arriver à rallier le Canada au compromis déjà trouvé par Mexico et Washington.

« C’est un bon jour pour le Canada », a dit le premier ministre canadien, Justin Trudeau, à la sortie d’un conseil des ministres extraordinaire, promettant d’en dire davantage sur l’accord dans le courant de la journée de lundi.

Le président américain, Donald Trump, a salué dans un tweet un « nouvel accord commercial magnifique ». M. Trump était à l’origine de la renégociation de l’accord de libre-échange nord-américain de 1994 (Alena) qu’il jugeait désastreux pour l’économie américaine.

Marché laitier et automobile

Selon les premiers éléments disponibles, l’accord offre aux Etats-Unis un accès à environ 3,5 % du marché laitier canadien, évalué à 16 milliards de dollars, tout en protégeant le Canada d’éventuels tarifs douaniers automobiles. Selon une des sources de l’agence de presse Reuters, le gouvernement canadien s’est engagé à dédommager les producteurs concernés par cet accord.

« Nous célébrons l’accord trilatéral. Il ferme la porte à la fragmentation commerciale de la région. Alena 2 donnera de la sécurité et de la stabilité au commerce du Mexique avec ses partenaires en Amérique du Nord », a tweeté M. Seade, qui représentait le président-élu mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador durant les négociations. Fin août, les Etats-Unis et le Mexique avaient annoncé un accord commercial après de longues semaines de négociations et espéré que le Canada pourrait se joindre à eux pour donner naissance à l’accord de libre-échange nord-américain Alena version 2.0.

L’Aléna était une des bêtes noires du président Donald Trump, qui l’accusait d’avoir causé la perte de millions d’emplois américains, notamment dans le secteur automobile. Le président américain avait répété ses critiques contre l’Aléna samedi devant ses partisans en Virginie-Occidentale, soulignant que le nouvel accord conclu avec le Mexique était « un bon accord pour les deux pays »« Nous verrons ce qui se passera avec le Canada, s’ils se joignent [à l’accord], ils doivent se montrer équitables », avait lancé M. Trump, en réitérant ses vives attaques contre les taxes protégeant le secteur laitier canadien.

Levée de droits de douane

Le point le plus difficile dans les discussions du week-end a été, selon le Globe, la demande canadienne que Washington lève les droits de douane, imposés sur l’acier et l’aluminium, et accepte de ne pas en imposer sur l’importante industrie automobile canadienne, une menace régulièrement brandie par le président américain. Selon une source haut placée à Ottawa, le gouvernement de M. Trudeau a accepté d’assouplir son marché laitier pour les producteurs américains, en échange notamment du maintien « intact » du système d’arbitrage des litiges commerciaux dans le nouvel Alena, l’AEUMC (USMCA en anglais).

Les principaux partis québécois et les organisations d’agriculteurs défendent fermement le système de « gestion de l’offre », qui contrôle la production et le prix du lait et de la volaille et assure des revenus stables aux agriculteurs canadiens. Et le Québec produit environ les trois quarts du lait canadien. Le gouvernement fédéral « va payer les producteurs laitiers canadiens pour toutes les pertes liées », a affirmé ce haut responsable canadien.

Selon cette source, Washington et Ottawa se sont également mis d’accord pour que le nouveau traité commercial, contienne un chapitre sur l’environnement, une première depuis la création de l’Alena en 1994, et conserve l’exception culturelle, deux thèmes très chers aux Québécois.