Mondial-2018: La France exulte, emportée par sa "deuxième étoile"

Mondial-2018: La France exulte, emportée par sa

Du nord au sud de la France, une immense clameur s'est élevée à la fin du match de finale de la Coupe du monde remportée par l'équipe de France (4-2) face à la Croatie. Depuis les fan zones jusqu'aux bars de quartiers, la liesse s'est répandue dans les rues où les Français s'apprêtaient à faire la fête toute la nuit.

. Deuxième étoile

"Cette deuxième étoile c'est vraiment magnifique. On a vibré depuis le début de la Coupe du monde et là c'est l'apothéose !", s'exclame Jean-Jacques Richard, la cinquantaine, venu à Lille depuis Niort (Deux-Sèvres) avec sa femme et sa fille, étudiante dans la ville nordique. "Il y a 20 ans on était jeunes parents et on s'était moins pris au jeu. Mais là on a partagé ça en famille, c'est encore plus fabuleux. Ils nous ont fait rêvé, et cette ambiance à Lille c'est grandiose", ajoute-t-il.

"On est champions du monde", "et voilà la deuxième étoile!", se sont écriées les quatre générations de la famille Dupuis dans le salon de "mémé" Yvette, 86 ans, décoré du sol au plafond aux couleurs des Sang et Or et des Bleus, à Liévin (Pas-de-Calais).

. Baisers

A Paris, dans la fan zone du Champ-de-Mars, au pied de la Tour Eiffel, ce n'est plus qu'un mélange de bleu de blanc et de rouge. La foule des 90.000 supporteurs en délire danse, crie, chante, saute dans tous les sens. Des inconnus se prennent dans les bras. Une jeune fille embrasse un agent de sécurité sur la bouche. Des pétards sont lancés. "C'est le plus bel été de ma vie", s'exclame Myriam, 17 ans, en pleurs. "J'ai eu mon bac cette année et là on est Champions du monde, c'est complètement fou", lance-t-elle la voix cassée à force d'avoir crié et chanté durant cinq heures.

. Explosion

A quelques pas de là, énorme explosion de joie sur l'avenue des Champs-Elysées interdite aux voitures, où les piétons exultent depuis le coup de sifflet final. Plusieurs centaines de milliers de personnes crient leur joie. Certains dévalent l'avenue vers l'Arc de Triomphe. Fumigènes bleus, blancs ou rouges colorent l'air, tandis que résonnent les pétards gros calibre et vuvuzelas, sous l'oeil des gendarmes mobiles et des CRS.

"Je me rends pas compte encore, mais c'est bien vrai on est Champions du monde! La fête ne fait que commencer", s'enthousiasme Xavier Pal, 25 ans. "J'avais 5 ans en 98, donc cette Coupe du monde c?est vraiment celle de ma génération".

Louise Rebuzzy, 28 ans, originaire de la Drôme, porte le maillot de l'équipe de France : "Ce maillot que je porte c'est le dernier avec une seule étoile. Le prochain il aura deux étoiles !".

. Champions

"Ouaaiiiis !!" hurlent une trentaine de fans de l'équipe de France, qui ont regardé le match au Valinco, un bar corse orné de deux drapeaux tricolores à Gemenos, bourgade provençale endormie, à 20 kilomètres de Marseille. Deux bébés, quelques cheveux gris, beaucoup de jeunes de tous âges, le village s'est retrouvé dans ce troquet pour faire la fête. "On est les Champions !", hurlent trois jeunes enroulés dans un drapeau tricolore tandis que le patron pousse "I Will survive" à fond sur la sono.

"Nous sommes les Champions du monde ! ", "Que c'est beau", "Magique !", dans la fan zone de Toulouse, les 40.000 supporters explosent de joie depuis le coup de sifflet final. Les drapeaux sont érigés, les fans des bleus s'enlacent.

. Vive "Grizou" et "Mbappé" !

Au restaurant le Carillon à Paris, théâtre des attentats du 13-Novembre, Griezmann s'est imposé dans le coeur de tous après son coup franc puis son penalty, la foule scandant son diminutif, entrecoupé de clapping, "Grizou, Grizou, Grizou !", alors que des pintes de bière volaient en l'air.

A Bondy, en banlieue parisienne, les spectateurs ont presque arrêté de regarder le match après le but de Mbappé, 19 ans, l'enfant de la ville. "C'est incroyable, trop d'émotion, Mbappé, ballon d'or c'est obligé, Mbappé, Bondy on est là, lourd!", a lancé Youseff, 19 ans, qui a joué avec lui.

Avant même la fin du match, des supporters parisiens survoltés et pleins d'espoir avaient commencé à courir et allumer des feux d'artifice sur les Champs-Elysées et dans toutes les places de la capitale. Dans un bar parisien, un supporter en sueur s'était jeté au dessus de la foule, se laissant porter sans perdre des yeux les téléviseurs, qui diffusaient les dernières minutes de la rencontre historique.