Trump s'en prend à nouveau à Trudeau et menace les Européens

Trump s'en prend à nouveau à Trudeau et menace les Européens

Donald Trump s'en est pris lundi dans une série de tweets à ses alliés de l'Otan, de l'Union européenne et au Premier ministre canadien Justin Trudeau dans le sillage d'un sommet du G7 très tendu qui s'est tenu vendredi et samedi au Canada.

Après avoir stupéfié ses alliés dimanche en annonçant qu'il se désolidarisait du communiqué commun approuvé à grand peine par les dirigeants du G7, le président américain a menacé lundi les Européens de ne plus assurer leur sécurité s'ils n'augmentaient pas leurs dépenses militaires et n'acceptaient pas un rééquilibrage des échanges commerciaux avec les Etats-Unis.

Ce différend qui s'envenime entre pays alliés assombrit le sommet historique prévu mardi à Singapour entre Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, grand ennemi des Etats-Unis.

"Le commerce équitable doit être appelé commerce trompeur quand il n'est pas réciproque", a tweeté Donald Trump.

"Désolé, nous ne pouvons pas laisser nos alliés, ou nos ennemis, tirer profit de nous plus longtemps en matière de commerce. Nous devons donner la priorité aux ouvriers américains!", a-t-il ajouté.

Par cet éclat contre l'UE, l'Otan et le Canada, le président américain semble s'adresser directement à ses électeurs qui soutiennent sa politique de "l'Amérique d'abord", alors que se profilent en novembre de cruciales élections de mi-mandat au Congrès.

"Pas juste pour le peuple d'Amérique ! 800 milliards de dollars de déficit commercial", a-t-il déclaré.

"Pourquoi devrais-je, en tant que président des Etats-Unis, autoriser des pays à bénéficier d'énormes excédents commerciaux, comme c'est le cas depuis des décennies, alors que nos agriculteurs, nos ouvriers et nos contribuables doivent payer un prix si élevé et si injuste?", a-t-il demandé.

Le président américain s'en est ensuite pris aux Européens qui "rient" de voir Washington financer à fonds perdus leur sécurité.

"Les Etats-Unis paient la quasi totalité du coût de l'Otan - protégeant les mêmes pays qui nous volent sur le commerce", a tempêté Donald Trump.

"PAS DE SOLUTION EN VUE"

L'Union européenne a un excédent commercial de 151 milliards de dollars (avec les Etats-Unis). Elle devrait payer bien plus pour sa sécurité", a poursuivi le président américain en s'en prenant spécifiquement à l'Allemagne.

"L'Allemagne verse (péniblement) 1% de son PIB à l'Otan, alors que nous payons 4% d'un PIB beaucoup plus gros. Y a-t-il quelqu'un qui pense que cela a du sens?"

"Nous protégeons l'Europe (ce qui est bien) pour un coût financier élevé, et après on se fait matraquer injustement sur le commerce. Ça va changer!"

L'Allemagne a réagi en disant ne pas voir de solution immédiate au différend commercial entre les Etats-Unis et l'Union européenne.

"Il est important que les Européens agissent de manière résolue", a déclaré le ministre allemand de l'Economie, Peter Altmaier, à la radio publique Deutschlandfunk. "Pour le moment, il semble qu'aucune solution ne soit en vue, du moins pas à court terme."

"Nous sommes prêts à discuter des déséquilibres commerciaux. Nous sommes prêts à nous pencher sur des arguments factuels, mais nous pensons que cela doit se passer entre amis et partenaires et non pas à travers une confrontation", a-t-il ajouté.

Donald Trump s'en est également pris à nouveau au Premier ministre canadien Justin Trudeau. Samedi, il l'avait qualifié de "très malhonnête et faible" après des propos plutôt énergiques tenus par l'hôte du G7 lors de la conférence de presse finale du G7, laissant entendre que le Canada ne se laisserait pas faire.

"Les actes de Justin font mal quand ils sont exprimés à voix haute", écrit Donald Trump sur Twitter, avant d'évoquer sans plus de précision un document dans lequel les autorités d'Ottawa auraient selon lui "fanfaronné" à propos de leur excédent commercial avec les Etats-Unis.

Dimanche, le directeur du Conseil économique national des Etats-Unis, Larry Kudlow, et le conseiller commercial de Donald Trump, Peter Navarro avaient été chargés de marteler le message du président dans les émissions de télévision du dimanche matin.

Larry Kudlow a accusé Justin Trudeau d'avoir trahi les Etats-Unis.