Le Canada de plus en plus convaincu que Trump va se retirer de l'Alena

Le Canada de plus en plus convaincu que Trump va se retirer de l'Alena

Le gouvernement canadien est de plus en plus convaincu que Donald Trump annoncera prochainement qu'il retire les Etats-Unis de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) a-t-on appris mercredi auprès de deux sources gouvernementales.

Cette annonce, ajoute-t-on de même source, pourrait intervenir dès la fin du mois, à la reprise des discussions entre négociateurs des Etats-Unis, du Canada et du Mexique sur la modernisation de ce traité entré en vigueur en 1994.

"Le gouvernement (canadien) en est de plus en plus sûr. Il travaille désormais sur l'annonce d'un retrait par Trump", a déclaré une de ces deux sources sous couvert d'anonymat, compte tenu de la sensibilité du dossier.

A Washington, un responsable de la Maison blanche a indiqué que la position du président américain sur l'Alena n'avait pas changé.

Lors de la campagne électorale de 2016, Donald Trump a dénoncé la politique commerciale de ses prédécesseurs, affirmant que les accords de libre-échange, Alena en tête, ont nui aux échanges commerciaux, à la compétitivité et à l'emploi aux Etats-Unis.

Depuis son arrivée à la Maison blanche, il y a un peu moins d'un an, le 45e président des Etats-Unis a réclamé et obtenu une renégociation de l'Alena. Mais la dernière session de discussions en date s'est achevée sans aboutir à un rapprochement des positions.

Une sixième et avant-dernière session est prévue du 23 au 28 janvier à Montréal, avec l'objectif final de boucler la renégociation d'ici la fin mars.

Les négociateurs canadiens jugent cependant qu'une annonce de retrait pourrait n'être qu'un coup tactique joué par Trump pour afficher qu'il tient ses promesses et arracher des concessions de ses partenaires. Ils doutent par ailleurs que le Congrès des Etats-Unis validerait une telle initiative.

Mais sur les marchés des changes, les déclarations canadiennes ont tiré le dollar canadien et le peso mexicain vers le bas, la devise canadienne touchant son niveau le plus bas face au billet vert depuis le début de l'année.

A Wall Street, l'action General Motors perdait 2,4% à la clôture mercredi soir. Le constructeur automobile possède 14 usines au Mexique, dont un site d'assemblage de pick-ups, un des segments parmi les plus rentables de GM, susceptibles d'être taxés à 25% en cas de sortie américaine de l'Alena.

"Se retirer de l'Alena serait une grave erreur", a commenté le président de la Chambre de commerce des Etats-Unis, Tom Donohue, dans son discours annuel sur l'état des entreprises américaines.