La Corée du Nord ira aux JO au Sud, des discussions militaires prévues

La Corée du Nord ira aux JO au Sud, des discussions militaires prévues

La Corée du Nord va envoyer une délégation aux jeux Olympiques d'hiver en Corée du Sud, et des contacts entre militaires vont être engagés, ont convenu les deux pays lors d'un exceptionnel face-à-face mardi après les tensions provoquées par les ambitions nucléaires de Pyongyang.

"La partie nord-coréenne va envoyer une délégation du Comité olympique national, des athlètes, des pom-pom girls, un groupe d'artistes, une équipe de démonstration de Taekwondo et un service de presse", ont annoncé les deux pays dans un communiqué à l'issue de leur première rencontre en plus de deux ans.

Les JO de Pyeongchang se tiendront du 9 au 25 février en Corée du Sud.

Ces annonces "marquent un grand pas en avant dans l'esprit olympique", s'est félicité depuis Lausanne Thomas Bach, président du Comité international olympique, dans un communiqué.

Les Etats-Unis ont salué les pourparlers entre les deux Corées, même si le département d'Etat a précisé qu'il serait vigilant sur le respect des sanctions "imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU".

"La participation nord-coréenne est une opportunité pour le régime de voir l'intérêt de la fin de l'isolement international en procédant à la dénucléarisation", a pour sa part déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Sarah Sanders.

"Nous espérons pouvoir continuer à avancer sur ce front" de la dénucléarisation, a-t-elle ajouté.

Séoul et Pyongyang ont par ailleurs convenu "d'abaisser la tension militaire actuelle et de tenir des discussions militaires sur la question".

Les deux camps ont aussi décidé de rétablir une liaison téléphonique militaire coupée en février 2016, afin d'améliorer la communication entre les deux pays toujours techniquement en guerre.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a salué les progrès effectués, "en particulier l'accord pour oeuvrer à alléger les tensions militaires, à tenir des discussions entre armées et à rouvrir la liaison téléphonique militaire".

Selon un communiqué de son porte-parole Stéphane Dujarric, le chef de l'ONU a estimé que rétablir ces canaux était "crucial" pour éviter les erreurs et "réduire les tensions dans la région".

Les discussions se tenaient à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu, dans la zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule.

La délégation nord-coréenne a traversé à pied la ligne de démarcation militaire pour se rendre à la Maison de la paix, lieu des entretiens côté sud-coréen, à quelques mètres de l'endroit où un transfuge a fait défection voici deux mois sous une pluie de balles.

- Poignée de mains -

Le ministre sud-coréen de l'Unification Cho Myoung-Gyon et le responsable de la délégation nord-coréenne Ri Son-Gwon se sont serré la main avant d'entrer dans le bâtiment, puis de nouveau à la table des négociations.

Conformément aux usages nord-coréens, M. Ri arborait un badge orné du portrait du père fondateur de la Corée du Nord, Kim Il-Sung, et de celui de son fils et successeur Kim Jong-Il.

M. Cho portait un badge aux couleurs sud-coréennes.

Séoul avait profité de la rencontre pour demander que soit organisée parallèlement aux JO une réunion des familles séparées par la guerre (1950-53), l'un des héritages les plus douloureux du conflit. La Corée du Sud a également appelé à des pourparlers entre Croix-Rouge des deux pays.