Macron prône au côté d'Erdogan un partenariat entre UE et Turquie

Macron prône au côté d'Erdogan un partenariat entre UE et Turquie

Emmanuel Macron a souhaité vendredi au côté de Recep Tayyip Erdogan que l'ancrage de la Turquie dans l'Europe soit assuré par une coopération ou un partenariat avec l'UE, l'espoir de faire avancer les négociations d'adhésion à court terme étant selon lui nul.

"Il est clair que les évolutions récentes et les choix ne permettent aucune avancée du processus engagé", a dit le président français lors d'une conférence de presse avec son homologue turc, en référence à la situation des libertés.

"Nous devons sortir d'une hypocrisie qui consisterait à penser qu'une progression naturelle vers l'ouverture de nouveaux chapitres est possible", a-t-il ajouté. "Mais je pense que la coopération, le travail exigeant d'un dialogue qui doit être repensé, reformulé dans un contexte plus contemporain (...) doit être proposé dans les prochains mois", a-t-il poursuivi, avant d'évoquer une "coopération" ou un "partenariat".

Recep Tayyip Erdogan a de son côté critiqué l'absence de progrès et exprimé la lassitude de son pays.

Emmanuel Macron a souligné la nécessité pour les démocraties de respecter l'Etat de droit et de préserver l'ancrage de la Turquie dans la Convention démocratique des droits de l'homme.

Il a précisé avoir évoqué la situation de plusieurs personnes emprisonnées en Turquie. Le président turc a déclaré qu'il demanderait au ministère de la Justice des informations sur la liste de noms et d'organisations fournie par Emmanuel Macron.

Plus de 50.000 personnes ont été emprisonnées en Turquie dans l'attente d'un procès, dans le cadre de la vague de répression qui a suivi le putsch manqué de 2016

DÉPASSER ASTANA

Sur la Syrie, le président français a fait état d'"une communauté de vues et d'intérêts stratégiques" pour construire la paix avec une dimension "la plus inclusive possible".

Il a dit sa volonté de travailler avec la Turquie pour aller au-delà du processus d'Astana-Sotchi, par lequel la Turquie organise, aux côtés de la Russie et de l'Iran, des discussions visant à faire baisser la tension, en parallèle au processus mené par l'Onu à Genève.

"Le processus d'Astana a eu une utilité dans le cadre militaire, il a permis les zones de désescalade et de démilitarisation donc il était tout à fait utile", a dit Emmanuel Macron.

Mais après la victoire militaire contre l'Etat islamique, espérée dans quelques semaines, il faudra lancer un processus politique associant d'autres pays de la région et toutes les oppositions syriennes, a-t-il poursuivi, avant d'ajouter : "si nous avons un processus qui est trop complaisant avec le régime actuel, il sera biaisé et il ne permettra pas la paix".

Le processus d'Astana-Sotchi est complémentaire au processus de Genève, a dit Recep Tayyip Erdogan.

"Notre objectif, c'est une solution sans Bachar al Assad, c'est une solution qui sera déterminée par la libre volonté démocratique du peuple syrien, avec une élection libre", a-t-il ajouté.